Economie

Etude – Le changement climatique diminuera la production céréalière de 30 à 50% par an

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Une étude intitulée «  Les impacts économiques du changement climatique en Tunisie : risques et opportunités » vient d’être publiée. Elle a été menée sous les auspices du programme North Africa technical Assistance facility (NATAF) par Vivi Economics. Le programme NATAF est financé par le Foreign, Commonwealth and Development Office (FCDO) du Royaume-Uni et mis en œuvre par Tetra Tech International Development.

On souligne, à cet effet, que le changement climatique se fait déjà sentir dans l’économie tunisienne et constitue un défi majeur pour l’avenir de la Tunisie et des Tunisiens.

Trois secteurs critiques de l’économie tunisienne sont particulièrement vulnérables au changement climatique : l’agriculture, la pêche et le tourisme, assure-t-on. Pour l’instant, il existe, d’après l’étude, peu de données sur les impacts économiques du changement climatique dans ces secteurs. On assure, sous cet angle, qu’avec de meilleures données et une sensibilisation accrue à ces risques et opportunités potentiels, la Tunisie peut prendre des décisions éclairées sur l’action climatique.

Toujours selon l’étude, la Tunisie est très exposée au changement climatique. Cette exposition crée un cocktail de risques pour l’agriculture, la pêche et le tourisme – qui aggrave les risques existants dans ces secteurs. Le climat de la Tunisie sera plus chaud et plus sec, avec des modifications des principales précipitations saisonnières. Le pays sera également exposé à l’élévation du niveau de la mer et à l’augmentation de la salinité et de l’acidification.

Au niveau du secteur agricole, on affirme précisément que la production d’olives et d’huile d’olive sera affectée par la disponibilité de l’eau et l’augmentation du nombre de jours chauds. C’est l’un des principaux effets du climat sur les agriculteurs, qui pourrait entraîner des pertes d’exportation annuelles de l’ordre de 228 millions de dollars d’ici 2100, précise-t-on (1 Dollar = 2,9 Dinars).

Les dattes sont moins bien connues mais risquent d’être viables – mais le changement climatique pourrait augmenter les parasites et entraîner des changements dans les périodes critiques de floraison et de pollinisation. Il n’existe pas d’analyse spécifique à la Tunisie, mais sur la base des estimations des impacts dans des pays similaires, 20 à 26 millions de dollars d’exportations pourraient être menacés en 2050 et 72 à 85 millions de dollars en 2100.

La production céréalière sera sévèrement touchée, selon l’étude, avec des réductions estimées à 30 – 50% de la contribution au PIB agricole d’ici 2100 et 30% de pertes d’emplois d’ici 2050. Cela mettra davantage en péril l’autosuffisance et augmentera la dépendance à l’égard des importations.

En somme et bien qu’il soit difficile de chiffrer exactement le coût des dommages attendus en raison de l’augmentation des inondations et des sécheresses, il ne fait aucun doute que nous pouvons s’attendre à ce qu’il soit substantiel. Les estimations économiques suggèrent que l’impact pourrait atteindre 11,52 millions de dollars par an dans le seul secteur forestier d’ici 2030, tandis que les estimations des pertes d’emplois dans le secteur varient entre 8 250 et 16 500 emplois – pouvant atteindre 37 000 emplois dans le cas d’une sécheresse majeure.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek