A la une

EXCLUSIF : Ce que la BBC n’a pas sorti et qui aurait pu changer le destin de la Tunisie

EXCLUSIF : Ce que la BBC n’a pas sorti et qui aurait pu changer le destin de la Tunisie

L’homme d’affaires Kamel Eltaïef, dont on connait les liens avec l’ancien président de la République Zine el-Abidine Ben Ali, refait parler de lui suite aux déflagrations des conversations rapportées par la célèbre chaîne britannique BBC. Sans détour et avec des détails inédits, une source très proche de l’un des businessmen les plus réputés du pays s’est livré à Tunisie Numérique. L’homme a raconté le déroulé du film qui a changé le destin de la Tunisie entre décembre 2010 et janvier 2011…

Notre source a d’abord évoqué les relations très anciennes entre Eltaïef et Ben Ali. Mais ce qu’on ne savait pas c’est que les deux grands amis ne se parlaient plus depuis 1992. Donc toutes les affaires sulfureuses et scabreuses rapportées entre temps dans la presse et ailleurs ne sont que pures supputations au meilleur des cas, au pire des complots pour des agendas politiques…

Maintenant les raisons de la brouille entre les deux hommes en 1992 : la source nous a confié que l’ancien président de la République avait vu rouge parce que Eltaïef lui avait fait part, frontalement, de son inimitié envers Leila Trabelsi, en qui l’homme d’affaires voyait déjà un danger potentiel pour la République. Ben Ali, comme on le sait, n’a pas tenu compte de l’alerte et a continué son idylle avec sa tristement célèbre épouse…

L’ancien président n’a repris contact avec son vieil ami, celui qui osa lui dire la vérité, que le 10 janvier 2011. Les choses s’étaient déjà sérieusement gâtées pour l’homme fort de la Tunisie, avec une rue incandescente qui réclamait énergiquement la tête du “dictateur“. A la demande de Ben Ali qui avait urgemment besoin de précieux conseils pour se sortir du bourbier, les deux hommes se sont revus. L’ancien président a même fait le déplacement jusqu’au domicile de Kamel Eltaïef…

Les deux amis ont eu une franche conversation, ou plutôt l’homme d’affaires, fidèle à sa ligne, a tenté d’éclairer le président de la République sur ce qui pouvait encore être fait rapidement pour lui éviter et éviter au pays un cataclysme. Eltaïef lui a dit 3 choses essentiellement :

  1. Il faut absolument divorcer avec Leila Ben Ali et livrer sa belle-femme à la justice pour qu’elle réponde de ses crimes.
  2. Il faut ouvrir le jeu politique pour permettre un vrai pluralisme, avec des partis qui ont pignon sur rue et qui s’essayent progressivement à la démocratie.
  3. Il faut fixer une échéance précise pour passer la main après des élections générales libres et transparentes.

Inutile de vous dire qu’entre le 10 janvier et le 14 janvier 2011, Ben Ali n’a fait aucune des annonces que lui a prodiguées Kamel Eltaïef, jusqu’à son départ vers l’Arabie saoudite d’où il n’est jamais revenu…

Dans l’avion qui l’amenait vers ce qui sera in fine un exil définitif, contre la volonté de Ben Ali, ce dernier a appelé l’homme d’affaires, avec un numéro inconnu. C’est d’ailleurs l’appel que la BBC vient de relater, mais avec des morceaux qui ont été coupés. La source a confié à Tunisie Numérique en exclusivité le contenu intégral de cette discussion…

Vu que le numéro était inconnu, le businessman a tout de suite compris que Ben Ali avait pris le large. Donc quand il s’est rendu compte que c’est bien le chef de l’Etat qui l’appelait il lui a rétorqué :

-Alors, c’est bien toi (…). Tu as finalement fui le pas ? Tu n’as pas écouté mes conseils (…).Tu vois où ça t’a mené.

-Que veux-tu que je fasse, tu veux que je me sépare de ma femme ?, a répliqué Ben Ali.

-Puisque tu refuses de te séparer de Leila Trabelsi, je ne peux plus rien pour toi, a conclu Eltaïef…

La suite on la connait : Une décennie noire qui a commencé quand les islamistes ont mis la main sur les affaires du pays. Il est très probable que si Ben Ali avait écouté les conseils de son ami, la Tunisie se serait évité bien des déboires…

 

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut