Economie

Exclusif-FMI : Kais Saied va-t-il se plier aux 3 diktats de l’UGTT?

Exclusif-FMI : Kais Saied va-t-il se plier aux 3 diktats de l’UGTT?

Le palais de la Kasbah a abrité une réunion de la plus haute importance ce vendredi 4 février. De cette affaire dépend l’avenir économique de la Tunisie, ce qui explique le beau monde qu’il y avait autour de la table : la cheffe du gouvernement, Najla Bouden, le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Marouane Abassi, la ministre des Finances, Sihem Nemsia, le ministre des Affaires sociales, Malek Zahi et le bureau exécutif de l’UGTT sous la houlette de Noureddine Taboubi. Et des choses essentielles ont été dites lors de cette rencontre au sommet annoncée par Nemsia le 02 février 2022

Une source proche de Taboubi a confié à Tunisie Numérique qu’officiellement il s’agissait “d’un premier contact” avec la centrale syndicale pour lui présenter la batterie de réformes sans lesquelles la Tunisie ne verra pas la couleur des billets du FMI. Mais dans les faits ce n’était pas la première réunion autour de cette affaire puisque déjà le 11 décembre 2021 les mêmes protagonistes, à part le ministre des Affaire sociales, avaient planché sur le document remis au FMI. Les premiers signaux émis par l’UGTT avaient même été assez positifs, puis patatras : le chef de l’Etat tira tous azimuts le 13 décembre 2021, un discours que l’UGTT avait encaissé comme une offense publique

Donc quand on dit “premier contact” ça veut dire qu’on recommence à zéro, on redémarre la machine des négociations autour des réformes, un précieux temps qui a été grillé alors que le FMI campe devant la porte. Mais ce qui importe à présent c’est ce que l’UGTT a posé comme conditions pour accompagner le gouvernement dans le douloureux cheminement vers les réformes…

Taboubi et compagnie ont clairement signifié au gouvernement qu’il n’est pas question de brûler les étapes, de faire de belles photos pour aller les exhiber auprès du FMI comme un chèque en blanc de l’UGTT pour attaquer les réformes. Puisqu’il s’agit d’une affaire qui engage le devenir de toute la nation, de ses enfants, des générations futures, il faut trois préalables pour que la centrale syndicale marche aux côtés du gouvernement :

  1. Il faut un Dialogue national inclusif autour de ce dossier.
  2. Un plan de grande envergure qui recueille l’accord de toutes les parties et fixe les chantiers politiques, économiques et sociaux.
  3. L’UGTT exige que la circulaire numéro 20 soit abrogée, pour permettre aux syndicats de négocier directement avec les directions sans le quitus du palais de la Kasbah.

Enfin la centrale syndicale argue qu’un dossier de cette envergure ne peut être scruté par ses structures qu’après son Congrès électif calé du 16 au 18 février 2022…

C’est un gros souci en soi, car la Tunisie n’a pas les moyens de temporiser compte tenu des difficultés du moment et vu ce que viennent de dire la BCT et le patron du Trésor français. Le deuxième écueil c’est le Dialogue national inclusif que réclame l’UGTT, une manière de se venger du chef de l’Etat, Kais Saied, qui a fait cavalier seul avec sa Consultation électronique en excluant toutes les organisations et formations politiques. Enfin le dernier écueil c’est ce nouveau cap politique qu’exige la centrale syndicale, un projet qui pourrait se télescoper avec les vues et orientations de Saied…

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