Economie

Exclusif-FMI : Tunis fait forte impression et s’attend à une très bonne nouvelle

Exclusif-FMI : Tunis fait forte impression et s’attend à une très bonne nouvelle

Primo, dialogue et accord avec l’UGTT sur les réformes. Secundo, la mise en branle de ces mêmes réformes. Tertio, le décaissement l’argent selon l’avancement de la mise en place des réformes.

Telle est le triptyque sur lequel se base les discussions avec le FMI, apprenons-nous de sources gouvernementales. Ce cheminement demeure de mise. Ce Plan tient toujours la route en dépit du cataclysme de la guerre en Ukraine et ses retombées pour l’économie mondiale. D’après nos sources, respectivement les autorités tunisiennes et le FMI ont revu, pour les premiers, sa copie et, pour le second, son discours. Une convergence en bonne intelligence, diront nos sources. Et de préciser que la situation va certainement se décanter prochainement. De quoi augurer de la conclusion d’un accord sur un programme ? Certains détails persistent : comme l’a souligné Jihad Azour, directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale au FMI. D’abord, il a qualifié le programme tunisien de « prometteur » et « détaillé » ; un changement qualitatif, comparé à ce qui a été présenté par les Gouvernements Chahed et Mechichi.

Ensuite, parce qu’il relevé que ces discussions ont associé les partenaires économiques et sociaux. Une avancée notable dans le rapprochement des avis et des positions.

Aide toi et le FMI t’aidera !

Last but not least, il a appelé le gouvernement à communiquer mieux et davantage sur les réformes prioritaires. Un pas de géant ! Car, si ces réformes n’ont pas eu un écho favorable auprès du FMI, M Azour n’aurait jamais insisté auprès des autorités tunisiennes à les expliquer au grand public afin d’aboutir à un consensus !

Mis bout à bout, ces petits éléments dressent le paysage des négociations entre la Tunisie et le FMI.

Avec la Covid et le conflit russo-ukrainien, la Tunisie, comme d’autres pays, trinque. C’est pourquoi le FMI s’est montré “magnanime” avec Tunis en l’intégrant dans un groupe de 3 qu’il faut épauler d’urgence. Une main tendue en quelque sorte, mais rien n’est gratuit ! Car, l’urgence réside dans l’implémentation des réformes. Aide toi et le FMI t’aidera, précise une source du ministre des Finances qui ajoute, cependant, que l’affaire est très bien partie…

Quid du dialogue avec la centrale syndicale ? Si la dégradation des finances publiques dictait un recentrage du plan transmis au FMI, la décision a été prise d’aller droit au but : engager de suite les réformes sans cesse repoussées depuis une décennie. Donc, retour au plan initial que Tunisie Numérique avait publié le 21 décembre 2021, mais à la différence que les étapes seront considérablement raccourcies pour avoir très vite des résultats tangibles sur les réformes. Avoir rapidement le satisfecit du FMI permet de disposer le plus tôt possible du prêt qui va oxygéner les finances publiques et aider la machine économique à redémarrer…chacun trouvera son compte, même l’UGTT et l’UTICA.

1er mai 2022. Fête du travail. L’impulsion de l’élan national vers les réformes

Après ce premier décaissement du FMI, le gouvernement tunisien attaquera la deuxième salve des réformes. C’est le deal avec le FMI.  Notre source rapporte que même la directrice générale du FMI a salué le niveau de préparation du partenaire tunisien, mais surtout, la pertinence du projet présenté.

Tunis s’est engagé à prendre à bras-le-corps le problème chronique de la masse salariale de la fonction publique. L’objectif étant de la ramener dans les clous et en même temps de rogner les dépenses affectées aux subventions superflus. Le plan est fin prêt et des retombées positives sont probables à très court terme…

Avec l’UGTT l’affaire est très bien embarquée. La levée du véto gouvernemental sur l’amendement de la circulaire numéro 20 a considérablement aidée. Les bruits courent que le 1er mai prochain, à l’occasion de la fête du travail, verra l’annonce d’une union nationale sacrée pour sauver le paquebot Tunisie. C’est d’ailleurs dans l’intérêt de tous, et avant tout celui de la centrale syndicale sans laquelle, de l’aveu même du FMI, aucune réforme n’est viable.  Le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi, ne cesse de répéter que la patrie est au-dessus de tout et que le sauvetage du pays lui importe plus que tout. Le 1er mai 2022 pourrait être l’impulsion de l’élan national vers les réformes qui n’ont que trop tardé…

Très vraisemblablement la musique va changer du côté de la Tunisie. Le pays a les moyens de tourner des pages. Reste à avoir la volonté politique nécessaire.  Le chef de l’Etat, Kais Saied semble s’inscrire dans cette démarche : il avait fait sensation en évoquant publiquement l’obésité de la fonction publique. Reste à mettre en place les moyens pour dégraisser le mammouth. Si le noyautage de l’administration par la Troïka via des recrutements massifs ou des nominations plus que suspectes dans la haute administration est un secret de polichinelle. La nature des tours de vis et la mise en place d’une vraie politique de relance économique reste à éclaircir. Et c’est justement ce que demande le FMI par la voie de son directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale.

 

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