Economie

Exclusif-FMI : Tunis n’est pas près de voir la couleur des billets…

Exclusif-FMI : Tunis n’est pas près de voir la couleur des billets…

Le FMI, l’épouvantail FMI, l’ogre FMI… On avait presque oublié le bailleur principal de la Tunisie, celui qui tient sa vie économique entre ses mains puisqu’il nous a bouché tous les horizons, mêmes les promesses mirobolantes de l’Arabie saoudite. Où en sont les négociations avec l’institution internationale, que Tunis disait en bonne voie il y a peu ? Tunisie Numérique a ouvert ses radars, passé quelques coups de fil à gauche, à droite. Et bien le dossier n’avance pas d’un iota, et ne dit-on pas qui n’avance pas recule ?

La musique qui monte en ce moment est très inquiétante. 20 jours après l’entrée en vigueur de la Loi de finances 2022, toujours rien. La Tunisie n’a toujours pas les moyens financiers de sa politique, pire encore : Elle n’a aucune visibilité ou même une vague promesse sur une échéance précise pour palper ne serait-ce qu’une infime partie de l’aide salutaire du FMI. Du reste l’ancien ministre du Développement Fadhel Abdelkeffi nous avait avertis, mais qui l’a entendu ?

La cheffe du gouvernement, Najla Bouden, est étrangement absente, un silence incompréhensible et angoissante ; quant à son patron, le chef de l’Etat, Kais Saied, et bien il a semble-t-il d’autres chats judiciaires à fouetter au nom de ses règlements de compte. L’année commence mal, très mal, et manifestement on passera une bonne partie de 2022 à recenser et commenter les allées et venues des ex-responsables devant la justice. Tout cela ne nourrira pas la Tunisie, mais qui s’en préoccupe ?

Officiellement le FMI n’a fermé aucune porte, et continue même de donner des gages pour ne pas déprimer davantage les décideurs tunisiens et casser pour de bon la machine, mais le fait est que ça ronronne sec du côté de Tunis. Aucun bruit, un silence lourd, pesant, mortifère pour une économie qui aura beaucoup de mal à se remettre de la décennie noire…

A part les 300 millions de dollars algériens, qui ont certainement été aussitôt aspirés par le trou béant des dépenses publiques, rien de nouveau sous le soleil tunisien. Même les partenaires de la Tunisie sont englués dans un tourbillon fait d’inflation, de flambée des cours du pétrole, de taux directeurs des Banques centrales qui vont bientôt monter en Europe et aux USA… En plus de ses problèmes la Tunisie doit donc se préparer à prendre en pleine face une inflation importée qui fera mal.

Que dire du déficit budgétaire de cette année, qui était déjà évalué à 19 350 millions de dinars tunisiens dans la Loi de finances. Mais ça c’était avant la montée brutale et inattendue des prix du baril de brut. La Tunisie l’avait prédit à 75 dollars dans La Loi de finances 2022, il est déjà à près de 90 dollars, et c’est loin d’être terminé…

Peut-être que maintenant l’exécutif commence à prendre la mesure du danger de bâtir toute une Loi de finances sur l’hypothèse d’un financement probable du FMI, une hérésie économique dénoncée par les experts. Mais qui les écoute encore dans ce tohu-bohu où l’opinion publique est abreuvée de faits divers – politiques, judiciaires et sociétaux -, mettant les vrais sujets sous le tapis ? Des sujets qui vont très vite remonter à la surface et là il y aura de la casse…

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