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EXCLUSIF : Le duo Saied-Bouden est d’une redoutable efficacité!

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Les observateurs n’ont pas pu passer à côté du “Je t’aime… moi non plus” entre le chef de l’Etat, Kais Saied et l’Union générale tunisienne du travail (UGTT). Même cette dernière ne sait plus sur quel pied danser tant les sons émis par les deux têtes – en réalité il n’y en a qu’une – de l’exécutif sont dissonants, en tout cas en apparence. Une source proche de la centrale syndicale a confié à Tunisie Numérique les états d’âme de l’UGTT face au jeu très trouble de Kais Saied et de la cheffe du gouvernement, Najla Bouden…

Selon notre source, à entendre les dernières assurances du président de la République sur les acquis des salariés et des citoyens en général, Noureddine Taboubi et ses compagnons se disent “tiens, il est plus syndicaliste que nous, plus royaliste que le roi !”. Surtout quand Saied a fait sa tirade sur l’impossibilité pratique de lever les subventions alors que le SMIG est aussi bas…

Sauf qu’à côté de ça il y a le discours ferme et ‘jusqu’au-boutiste’ du gouvernement, qui a fermé toutes les portes du dialogue et refuse de revenir sur le retrait de la circulaire n°20. Cette décision, responsable en partie de la bronca des syndicats en ce moment, avait été assumée publiquement par Bouden. Mais tout le monde sait que la Kasbah ne bouge pas le petit doigt sans l’aval de Carthage. Alors pourquoi ce double discours – double jeu ? Saied et Bouden se sont-ils répartis les rôles, l’un pour amadouer l’UGTT et l’autre pour lui tenir le langage de la vérité, celui que le FMI veut entendre ?

La centrale syndicale est complètement déboussolée par la tournure des événements depuis que le président de la République a mis la main sur tous les leviers du pays (le 25 juillet 2021). L’exécutif veut bien les responsabiliser dans les solutions économiques à apporter, notamment pour que l’UGTT aide le gouvernement à faire passer la pilule amère des réformes. Mais quand il s’agit de définir les orientations politiques – comprenez la Consultation nationale essentiellement – on écarte Taboubi et compagnie…

L’UGTT est habituée à trôner au centre de la vie politique du pays, surtout depuis le 14 janvier 2011, et elle tient à y rester. Kais Saied, au vu de tous les actes qu’il a posés jusqu’ici, ne l’entend pas ainsi. C’est une des raisons de la discorde entre la lauréate du prix Nobel de la Paix – l’UGTT – et l’occupant du palais de Carthage…

La centrale syndicale est disposée, selon notre source, à lâcher du lest sur la restructuration des entreprises publiques… à condition que ce soit au cas par cas. Mais il faudra en retour des concessions de la part du chef de l’exécutif. Ce dernier est-il dans les mêmes dispositions que l’UGTT ? L’avenir très proche nous le dira.

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