Economie

Exclusif : Le plan des réformes de la BCT à l’horizon de 2026 (2/2)

Partager

La Banque Centrale de Tunisie (BCT) vient d’élaborer une feuille de route intitulée « La situation économique en Tunisie, entre résilience et impératif des réformes » retraçant les axes majeurs d’un plan quinquennal de reformes s’étalant sur la période 2022 – 2026 et permettant d’assurer la stabilité monétaire et financière au pays.

« Tunisie Numérique » s’est procuré en exclusivité une copie du plan de la BCT afin de présenter ses grandes lignes. Nous présentons la deuxième et dernière partie du plan des reformes de la banque.  

Développement du paiement électronique

La BCT a présenté ses réalisations au niveau du développement du paiement électronique en soulignant que celles-ci portent aussi bien sur la régulation que la surveillance et la modernisation de l’infrastructure. Elle indique qu’un travail colossal a été entrepris depuis 2018 par la BCT, à ce niveau.

Au volet de la régulation, plusieurs circulaires ont été émises telles que la circulaire des établissements de paiement (2018), la circulaire du paiement mobile domestique (2020) et celles relatives aux incitations fiscales des paiements digitaux (2022) et le plafonnement des transactions réglées en espèces (2022).

Pour ce qui est de la surveillance, la BCT a mis en avant l’importance de la mission d’inspection de la SMT notamment au sens de la levée des freins de l’interopérabilité totale entre les plateformes de paiement, le lancement d’une enquête de cybersécurité auprès des IMF et le lancement de l’exercice de l’autoévaluation auprès des IMF.

La banque a rappelé également les efforts déployés pour dynamiser la digitalisation des paiements gouvernementaux.

Stabilité financière

Selon la BCT, les axes majeurs, à cet effet, s’articulent autour du renforcement de la résilience du secteur financier, la conduite d’un exercice de stress test et la publication du rapport sur la stabilité financière outre la refonte « holistique » de l’approche de prévention et de traitement des prêts non performants (NPL’s).

Une stratégie de résolution des NPL’s a été élaborée couvrant notamment la publication de la circulaire 2022-01 sur la prévention et la résolution des NPLs et la mise à jour de la circulaire 91–24 sur le provisionnement des prêts.

En outre, l’institut d’émission a réussi l’alignement des cadres de réglementation et de surveillance du système financier sur les normes et meilleures pratiques internationales et ce, en particulier à travers l’émission d’une une circulaire adoptant de nouvelles règles sur la surveillance sur base consolidée et la publication d’un guide d’application de l’IFRS-9, la révision de la circulaire sur le système de notation interne (SNI) et la conduite d’un exercice de stress test et la publication du rapport sur la stabilité financière.

Amélioration de l’information financière

Les avancées évoquées par la banque centrale, à cet effet, sont multiples et ont porté en l’occurrence sur l’intégration des données de la microfinance avec la Centrale d’informations de la BCT pour une meilleure évaluation du risque de crédit du fait que la digitalisation des process de distribution et de collecte de l’information contribuera, sans doute, à une meilleure inclusion financière.

La banque a publié au cours du mois d’octobre 2022, la circulaire sur le «Credit Bureau» en vue d’améliorer la qualité de l’information financière d’une manière qui contribuerait à renforcer l’accès au crédit et l’inclusion financière.

Le projet de notation des entreprises permettra, selon la BCT, une meilleure évaluation de la solidité financière des entreprises. La performance de ce système est tributaire de la contribution de toutes les parties prenantes notamment en termes d’alimentation de la Centrale des Bilans et de qualité de l’information produite.

La refonte de la Centrale d’Informations de la BCT permettra, également, un meilleur suivi des risques micro et macro prudentiels et ce, par une collecte automatisée des données granulaires conformément aux meilleures pratiques et à travers l’adoption des technologies les plus récentes en la matière, précise-t-on.

Pour rappel, le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Marouane Abassi, a indiqué samedi dernier à Sfax, en marge de la Journée de l’Expert-Comptable que son équipe a fait le déplacement pour exposer les principaux indicateurs macroéconomiques du pays et ce qui est en train d’être fait, par la BCT et le gouvernement, pour répondre aux défis. Il a ajouté qu’il fallait recueillir l’avis des experts sur le terrain…

Abassi a déclaré que la panne des « réformes difficiles » remonte à avant 2010, toutes les décisions douloureuses ont été renvoyées systématiquement depuis, ce qui oblige la Tunisie à les attaquer sans tarder et en même temps. Mais il a ajouté qu’il ne faut pas écraser les plus faibles, les plus démunis, il faut veiller à avancer ensemble en ne laissant personne sur le bord de la route…

Selon Abassi il est important de mettre le curseur sur les « financements innovants » et d’instaurer un mécanisme pour se rapprocher du terrain afin de régler les problèmes des uns et des autres, car les secteurs de l’économie n’ont pas des besoins identiques. 

Laissez un commentaire
Publié par
Mohamed Ben Abderrazek