Economie

Exclusif : Tunis a brillé, la France et l’Italie ont aidé, le FMI a validé, à Bouden de jouer

Exclusif : Tunis a brillé, la France et l’Italie ont aidé, le FMI a validé, à Bouden de jouer

D’abord une bonne nouvelle pour commencer – elles sont si rares par les temps qui courent : Une équipe soudée – la BCT, le gouvernement et l’appui des partenaires proches de la Tunisie – a très bien travaillé avant la réunion de Washington avec le FMI. Le travail technique a été salué par l’institution internationale et le lobbying des amis – la France et l’Italie – a aidé à plaider la cause de Tunis. Le patron du Trésor français n’est pas venu chez nous pour rien. Au final la délégation tunisienne s’en sort avec un brevet de satisfecit pour le plan de réformes posé sur la table et la promesse d’aide suit, selon une source très au fait de ce dossier…

Le FMI est disposé à apporter son concours, confirmant les confidences faites à Tunisie Numérique dernièrement, mais à deux conditions très jouables sur le papier, assorties d’une troisième là aussi jouable en définitive. Le gouvernement tunisien devra s’engager auprès de son principal bailleur à geler la masse salariale dans la fonction publique et à rogner les dépenses affectées aux subventions. Mais des précisions de taille s’imposent à ce stade :

  1. Il n’est pas question de licenciement massif, personne ne perdra son travail, il s’agit juste de geler les augmentations de salaires sur une période limitée – à peu près un an – le temps de ré-oxygéner les caisses publiques. Donc aucune casse sociale en perspective, juste des mesures d’assainissement budgétaire limitées dans le temps.
  2. Quand on parle de tasser sensiblement les dépenses de compensation il ne s’agit pas là aussi de toucher le couffin des plus démunis, le FMI propose de dégonfler le paquet affecté à la subvention de l’énergie, un poste de dépense qui pèse très lourd – trop – sur les finances publiques.

Une fois que le gouvernement de Najla Bouden se sera engagé à aller dans ce sens, il faudra qu’il assume publiquement le tournant de la rigueur budgétaire et qu’il en fasse la pédagogie auprès des citoyens pour que les réformes passent. Echaudé par les reculades du gouvernement de Youssef Chahed, le FMI veut s’assurer cette fois que Tunis parle le même langage que lui et que surtout ce qui est mis en place pour aider le pays à guérir de ses années d’immobilisme ira à son terme.

Assumer publiquement la paternité des réformes douloureuses c’est du reste ce que demande avec insistance l’UGTT au gouvernement. C’est aussi du reste le rôle de Bouden et compagnie, c’est pour cela que le chef de l’Etat, Kais Saied, les a choisis. Le moins qu’on puisse dire est qu’ils n’ont pas brillé jusqu’ici. Il est grand temps que la pléthore de ministres et l’armada de consultants/conseillers qui gravitent autour d’eux jouent leur partition…

 

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