Economie

Exclusif / Tunisie – FMI : La « solution » à l’endettement selon le Gouvernement Bouden (document) (2/4)

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Nous continuons à présenter, en exclusivité, les détails d’un document élaboré par la Présidence du Gouvernement (PG) intitulé « Programme de réformes pour une sortie de crise » et qui est destiné au FMI en vue d’un nouvel accord de financement.

Après un bref diagnostic de la crise économique, le document reconnait clairement au niveau du volet réservé à l’analyse de la dégradation de la situation des finances publiques, l’insoutenabilité de la dette publique.

Les facteurs explicatifs de cette insoutenabilité s’articulent, d’après la PG, autour de l’impossibilité de la couverture des dépenses de l’Etat par ses ressources ce qui engendre un recours massif à l’endettement, l’impact important des fluctuations de change (70% de la dette publique libellés en devises) et l’accès de plus en plus difficile aux ressources d’emprunt extérieur et intérieur. On note aussi que la mobilisation du financement extérieur est conditionnée par la conclusion d’un programme avec le FMI.

Le document de la PG déplore, par ailleurs, l’aspect aigu de la crise économique et la baisse du potentiel de la croissance avec l’accentuation des vulnérabilités à moyen terme et évoque également la situation extrêmement délicate de finances publiques notamment en ce qui concerne la faible capacité à mobiliser des ressources.

Il cite également, sous cet angle, d’autres facettes de la crise telles que la dégradation de la notation souveraine, la fragilité sociale (augmentation du taux de chômage, ….) ce qui rend impératif la maitrise urgente des dérapages budgétaires. L’effort national et l’engagement de toutes les parties prenantes sont les garants du sauvetage de l’économie nationale, assure-t-on.

Toujours selon le document de la PG, dans un scénario macroéconomique soutenable, on prévoit d’ici 2025 que la croissance annuelle du PIB réel augmenterait progressivement vers 3 %  et que le ratio d’endettement de l’administration centrale tombe à 85% avec le solde primaire qui s’améliore à moyen terme (hors dons) à environ 1,6 % du PIB.

On table, en outre, sur une masse salariale tombant à près de 14,5 % du PIB, un niveau confortable de couverture de 4 mois des importations et une baisse progressive baisse de l’inflation à moyen terme, à 4% soutenue par une politique monétaire axée sur une faible inflation.

Pour réussir cette démarche, on évoque plusieurs conditions  à savoir la nécessite de tirer les leçons du passé : absence de redevabilité, faible adhésion politique, manque de transparence, l’importance d’identifier des contraintes à la mise en œuvre des réformes (des réponses rapides et efficaces) et ce, parallèlement à l’élaboration des composantes de la réformes avec mesure d’impact.

On insiste également sur la mise en cohérence, la définition du sequencing et l’identification des synergies avec d’autres réformes avec l’élaboration d’un plan d’actions clair et engageant pour toutes les parties intervenantes définissant un calendrier détaillé et des indicateurs de performance.

L’approche citée par le document de la PG se base sur l’identification des entraves et l’accélération de la mise en œuvre des mesures de réformes programmées à travers l’accord de la priorité absolue aux réformes de stabilisation budgétaire et le parachèvement des chantiers de réformes (résultat perceptible à court terme). L’approche se réfère aussi à une garantie d’une meilleure transparence et le renforcement du pilotage des réformes.

Cet élan de réformes qui permettra d’inscrire l’économie tunisienne dans la nouvelle mouvance mondiale est de nature, selon le document du gouvernement à :

  • ·        Favoriser un climat des affaires attractif et libérer le potentiel … regain de confiance et impulsion de l’investissement privé ;
  • ·        Renforcer la solidité du secteur financier … soutenir l’activité
  • ·        Augmenter le rendement du secteur public … Administration et entreprises publiques plus performantes au service de l’économie ;
  • ·        Renforcer la digitalisation … accélérer les process et lutter la corruption ;
  • ·        Promouvoir l’inclusion sociale, économique et financière … Croissance inclusive ;
  • ·        Consacrer la durabilité du processus de développement … Economie résiliente.
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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek
Tags: FMI