Economie

Exclusif / Tunisie – FMI : Le diagnostic de la crise selon le Gouvernement Bouden (document) 1/4

Exclusif / Tunisie – FMI : Le diagnostic de la crise selon le Gouvernement Bouden (document) 1/4

Nous présentons, en exclusivité, les détails d’un document élaboré par la Présidence du Gouvernement intitulé « Programme de réformes pour une sortie de crise » et qui est destiné au FMI en vue d’un nouvel accord de financement.

Le document indique que le credo du travail de son élaboration est : engagement, cohérence et crédibilité.

On souligne de prime abord que d’après la partie introductive du document, le travail a été fait sur la base d’une approche participative qui s’illustre à travers la contribution au niveau de sa mise en œuvre de 80 hauts responsables de l’Etat réunis – pour la première fois – et de 10 groupes de travail traitant 10 thématiques de réforme identifiées, outre la  constitution d’une équipe de base – CoreTeam – pour la coordination et la restitution (Présidence du Gouvernement, Ministère des finances Ministère de l’Economie et de la Planification et Banque Centrale de Tunisie).

Les autorités tunisiennes représentées à l’entête du document par la « Présidence du Gouvernement » reconnaissent l’intensité du choc de croissance et son effet important sur le potentiel de l’économie nationale au point qu’on évoque une trappe de faible croissance.

On fait revenir cette situation à plusieurs facteurs s’articulant autour de l’instabilité politique et le contexte géopolitique défavorable, l’affaiblissement de l’Etat, la faible capacité à gouverner, le climat social tendu et la succession des mouvements sociaux ainsi que la baisse de l’investissement en raison du manque de la confiance et de l’attentisme.

Egalement, la situation est imputée au retard dans la mise en œuvre des réformes et l’absence de suivi et de redevabilité, la forte perturbation de la production du phosphate (manque à gagner dépassant 10 milliards de dinars), la destruction des postes d’emploi et hausse du chômage et l’impact prononcé de la crise sanitaire COVID-19.

On reconnait aussi la résurgence des tensions inflationnistes avec des risques actifs à court et à moyen terme en expliquant ceci par la hausse des prix internationaux des matières premières et des produits de base, les ajustements des prix d’un nombre de produits administrés, la baisse de l’offre et la reprise graduelle de la demande et les pressions sur les prix des produits agricoles (stress hydrique).

Sous ce même angle, le document de la Présidence du Gouvernement, assure que la masse salariale de la fonction publique a été multipliée par trois en 10 ans suite à la hausse des salaires non concordante avec l’évolution de la production.

Cette masse salariale accapare, de ce fait, près de la moitié des ressources totales de l’Etat. On évoque, à ce niveau, entre autres, les augmentations spécifiques (forces de l’ordre, magistrats, corps enseignant, …) qui ont élargi les écarts au niveau de la rémunération au même titre que les recrutements massifs et les promotions exceptionnelles qui ont fortement affecté la qualité des services publics. Deux programmes FMI ont été suspendus à cause du non-respect des engagements au titre de la maîtrise de la masse salariale, affirme-t-on.

Au volet de la dégradation de la situation des finances publiques, il a été observé que celle-ci s’explique en l’occurrence par le lourd fardeau des charges de subventions. On pointe, à cet effet, l’absorption par le budget de l’Etat des fortes fluctuations des prix internationaux (Brent, Céréales, huiles végétales, …), l’inefficacité de la politique de tarification et la dégradation de la situation financière de plusieurs entreprises publiques (Office des céréales, Office nationale de l’huile, STEG, STIR, etc.) ainsi que l’application discrétionnaire du mécanisme d’ajustement des prix à la pompe et le retard dans l’achèvement de la réforme de ciblage et des transferts monétaires directs.

Le document gouvernemental déplore, par ailleurs, la situation financière des entreprises publiques préoccupante, la mauvaise performance des entreprises publiques et la détérioration de leur situation financière hormis la politique de tarification non appropriée et la détérioration de la qualité des services publics.

Il met en exergue également l’acuité des risques au niveau du budget, le relèvement des subventions annuelles, la hausse des transferts : prise en charge des garanties augmentation de capital, etc. et ce, parallèlement à la forte augmentation des arriérées et des garanties de l’Etat.

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut