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Explosion du port de Beyrouth : Reprise de l’enquête et inculpation de l’ex premier ministre et certains de ses ministres

Explosion du port de Beyrouth : Reprise de l’enquête et inculpation de l’ex premier ministre et certains de ses ministres

Le juge en charge de l’enquête a annoncé, lundi 23 janvier 2023, la reprise de son travail après une suspension due à des pressions politiques.

Le juge Tarek Bitar, chargé de l’enquête sur l’explosion au port de Beyrouth en 2020, a repris lundi 23 janvier 2023 son travail après une suspension de 13 mois due à des pressions politiques, a indiqué à l’AFP un responsable judiciaire.

Mardi, Tarek Bitar a inculpé le procureur général près la cour de Cassation, Ghassan Oueidate, et sept autres personnes parmi lesquelles trois magistrats, a indiqué un responsable judiciaire à l’AFP.

Le parquet a rejeté toutes les décisions du juge Bitar, lui signifiant qu’il ne pouvait pas reprendre son enquête, selon un document obtenu par l’AFP. “Nous avons appris le retour du juge Bitar par la presse. Puisqu’il considère le parquet comme inexistant, nous le considérons aussi comme inexistant”, a affirmé le procureur Oueidate.

Le juge indépendant n’a pas d’affiliation politique connue et s’est mis à dos la plus grande partie de la classe politique, notamment le puissant Hezbollah pro-iranien qui avait exigé son remplacement. Les autorités libanaises refusent toute enquête internationale. “Enquête sur le port: Tarek Bitar est devenu fou”, titrait mardi le quotidien Al-Akhbar, proche du Hezbollah qui domine la vie politique au Liban.

Le juge Bitar a fixé les dates pour les interrogatoires de 14 personnes, entre le 6 et le 13 février, selon le responsable judiciaire. Parmi elles figurent l’ancien Premier ministre Hassan Diab et d’anciens ministres.

Hassan Diab, qui dirigeait le gouvernement lors de l’explosion du 4 août 2020, avait déjà refusé de comparaître. Lundi, il a décidé en outre d’inculper le puissant directeur de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, considéré comme proche du Hezbollah, et du chef de la Sûreté d’Etat, Tony Saliba, proche du président sortant Michel Aoun.

Le magistrat a décidé de reprendre l’enquête après une tentative des autorités ces derniers mois de nommer un juge suppléant à leur solde pour le court-circuiter. Mais elle a tourné court. Le juge Bitar avait cependant dû interrompre son enquête en décembre 2021, du fait d’une quarantaine de poursuites lancées contre lui par des responsables politiques, notamment ceux qu’il souhaitait interroger.

Le quotidien Al Akhbar a accusé mardi le juge d’agir “sur la base d’ordres américains et avec un soutien judiciaire européen”. Tarek Bitar avait rencontré la semaine dernière deux magistrats français, venus à Beyrouth dans le cadre de l’enquête ouverte en France, des Français figurant parmi les victimes de l’explosion.

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