La Tunisie est actuellement confrontée à des phénomènes inquiétants qui ont des répercussions sociales et de santé graves. Deux problématiques en particulier exigent une attention immédiate et une action urgente : l’augmentation alarmante des suicides chez les enfants et la pratique dangereuse des naissances à domicile et par des méthodes traditionnelles.
Chiffres effroyables
La ministre de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des Personnes âgées, Amal Belhaj Moussa, a déclaré lors d’une journée d’étude organisée mardi 11 juillet courant, sur le programme d’autonomisation sociale des familles, que depuis le début de l’année 2023 et jusqu’au 10 juillet 2023, 16 enfants se sont suicidés, en plus de 176 tentatives de suicide, la plupart des filles. Un chiffre alarmant en comparaison aux 194 tentatives de suicide d’enfants enregistrées durant l’année 2021. Selon des chiffres officiels, la région de Kairouan a été la plus touchée par les cas de suicide : (69 cas) en 2019, (48 cas) en 2020 et (37 cas) en 2021.
Mais les mauvaises nouvelles ne s’arrêtent pas là. Une autre menace plane sur la Tunisie avec la pratique dangereuse des naissances à domicile et par des méthodes traditionnelles. Toujours selon la ministre, en 2020, pas moins de 9106 naissances ont eu lieu à domicile, mettant en danger la vie des mères et des nouveau-nés.
Deux phénomènes préoccupants
Il est très préoccupant de constater une augmentation des suicides chez les enfants en Tunisie, ainsi que la pratique des naissances à domicile et par des méthodes traditionnelles. Ces phénomènes ont des répercussions sociales et de santé importantes et nécessitent une attention urgente pour comprendre les causes sous-jacentes et mettre en place des mesures appropriées.
Pour le premier phénomène, l’augmentation des suicides chez les enfants, révèle une situation tragique de l’enfance et de la famille en Tunisie. Des études ont montré qu’au-delà des problèmes personnels, les perturbations familiales ont un impact significatif sur la détresse psychologique des enfants, les poussant parfois à envisager des mesures aussi tragiques.
Les dynamiques familiales toxiques, telles que les conflits récurrents, les ruptures, les violences ou les abus, peuvent être des sources de souffrance immense pour les enfants, les poussant à se sentir dépassés et démunis face à leurs émotions.
Les antécédents de pathologie psychiatrique chez les parents, tels que la dépression, les tentatives de suicide, le suicide, les troubles de la personnalité ou l’alcoolisme, sont des facteurs de risque importants chez les enfants fragiles.
Pour une prévention adaptée
Des mesures de prévention et d’intervention adaptées doivent être mises en place. Cela peut inclure la sensibilisation à la santé mentale, la formation des enseignants et des professionnels de la santé pour identifier les signes de détresse chez les enfants, et leur offrir un soutien adéquat.
Quant au phénomène des naissances à domicile et par des méthodes traditionnelles, les risques associés à ces pratiques archaïques sont nombreux : infections, complications, manque de suivi médical adéquat, et la liste est longue.
Cette tendance peut être expliquée par le manque flagrant de sensibilisation des femmes quant aux pratiques archaïques et risquées associées à l’accouchement à domicile.
Dans un pays où les l’infrastructure médicale offre encore, malgré le manque de moyens, des conditions acceptables pour les accouchements hospitaliers, il est inquiétant de constater que de nombreuses femmes tunisiennes choisissent encore de mettre leur vie et celle de leur enfant en péril en optant pour des méthodes traditionnelles à domicile.
Le manque de sensibilisation et d’éducation sur les risques encourus lors des naissances à domicile joue un rôle prépondérant dans cette tendance inquiétante. Les femmes sont souvent mal informées sur les complications potentielles, telles que les infections, les complications obstétricales, le manque de suivi médical adéquat et les éventuelles conséquences néfastes sur la santé de la mère et du nouveau-né.
Mesures d’urgence
Dans les deux cas, il est nécessaire de mettre en place une coordination et une collaboration efficaces entre les différents acteurs concernés, y compris les autorités gouvernementales, les professionnels de la santé, les éducateurs, les organisations de la société civile et les familles, afin de faire face à ces problématiques et de mettre en œuvre des solutions adaptées.
Il est important de souligner que les données et chiffres fournis sont basés sur des informations jusqu’au 10 juillet 2023 et peuvent évoluer.
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