Economie

Exportations anarchiques vers la Lybie – Les recettes des exportateurs des fruits augmentent de 188% !

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Selon le bulletin mensuel sur la « Campagne d’exportations de fruits 2020/2021 et le cumul des exportations au 31 décembre dernier » publié aujourd’hui lundi 4 janvier 2022 sur le site du Groupement interprofessionnel de fruits (Gifruits), les exportations tunisiennes de fruits se sont accrues de 65% en volume pour dépasser 48 mille tonnes.  En valeur, celles-ci ont progressé de 78,5% et ont drainé des revenus aux exportateurs d’environ 134,1 millions de dinars.

Il s’agit d’un très faible rendement eu égard aux couts des productions et aux subventions qui leur sont versées, à cet effet. Le caractère massif et presqu’anarchique des exportations notamment vers la Lybie explique largement la hausse spectaculaire des prix des fruits frais qui était de l’ordre de 16,1% en termes de glissement annuel, à fin novembre dernier.

Néanmoins, il est à souligner que le marché libyen absorbe la plus importante quantité avec plus de 82% des exportations de fruits tunisiens. Le pays voisin absorbe toutes les variétés de fruits mais surtout les plus rentables pour les exportateurs à savoir les grenades (11649 tonnes), les pastèques (8897 tonnes), les pêches (7776 tonnes), les abricots (3060 tonnes) et les prunes (2824 tonnes).

Les exportations tunisiennes vers la Libye se sont accrues de 124% en termes de volume, en augmentant de 17802 à 39850 tonnes. En valeur, ces exportations ont augmenté de 188%, pour se situer aux alentours de 88,4 millions de dinars.

Le marché libyen est suivi par l’Italie qui importe de la Tunisie surtout les pastèques (3290 tonnes), et des Emirats arabes unis qui importent les pêches (380 tonnes) et les fraises (293 tonnes).

Notons qu’une pénurie sans précèdent est enregistrée depuis plusieurs mois en matière d’approvisionnement des grands marchés de gros du pays en fruits en l’occurrence le marché de gros de Bir El Kassâa à Tunis qui assure le ravitaillement du Grand Tunis et de plusieurs gouvernorats.

Au fait, les approvisionnements ont baissé d’après les dernières statistiques arrêtées à fin décembre écoulé de 6 à 29% ce qui a causé une hausse des prix variant entre 9 et 32%.

Il est à indiquer, en outre, que la Tunisie souffre d’une sècheresse exceptionnelle qui n’a pas empêché tout de même l’accélération de la production et de l’export de fruits grands consommateurs d’eau (962 litres par kilogramme, en moyenne).

Apparemment, après les importations anarchiques, le chaos commercial et dans le domaine agricole engendre actuellement un nouveau phénomène : les exportations anarchiques au détriment de la sécurité alimentaire des Tunisiens pourvu que les poches des spéculateurs-exportateurs se remplissent…

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek