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Faillite de la Silicon Valley Bank, une tempête déjà contenue

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Tout a commencé le 10 mars courant avec la Silicon Valley Bank qui est la 16e banque américaine qui travaillait avec plus de la moitié des startups du pays elle a fait faillite en 48 heures. Cette faillite a tout de suite fait craindre à une contagion à toute la finance mondiale comme la crise de 2008.

Suite à la chute de la Silicon Valley Bank SVB, et comme par hasard, le Crédit Suisse a subi la pire chute de son histoire en clôturant en baisse de 25% en une seule journée dans un contexte qui a rappelé à tout le monde la crise de 2008 même si la situation est assez différente.

Un contexte spécifique

Il faut savoir que la SVB contrairement aux autres grands groupes US et très peu connus du grand public car elle s’était spécialisée dans le financement des startups. Malheureusement la banque a fait des paris qui se sont avérés perdants. Elle avait en effet acheté des milliards de dollars d’obligations au cours des deux dernières années en utilisant les dépôts de ses clients, comme le ferait une banque classique. Ces investissements sont généralement sûrs mais leur valeur a chuté : ils sont en effet liés à des taux d’intérêt inférieurs à ceux que rapporterait une obligation émise aujourd’hui, dans le contexte de taux d’intérêt plus élevés.

Une mauvaise gestion des risques

La SVB a fait de mauvais investissements et n’a pas assez diversifié son portefeuille ses clients ont donc commencé à retirer de l’argent beaucoup d’argent.

La banque annonce qu’elle cherche à lever rapidement du capital pour faire face au retrait massif c’est là que le mouvement de panique a vraiment commencé le lendemain l’établissement est placé sous contrôle du régulateur américain la FDC c’est la faillite la plus importante d’une banque depuis la crise financière mondiale de 2008 pour bien comprendre ce qu’il s’est passé on va définir un bank run.

Bank run et le rôle salvateur de la Fed

Un bank run c’est un phénomène marquis par des demandes massives et simultanées de retrait d’argent par les clients d’une banque qui court le risque selon ces mêmes clients de devenir insolvable or c’est en ne parvenant plus à honorer ses retraits massifs qu’elle devient effectivement insolvable. Et si le phénomène de bank run existe depuis longtemps, cette fois tous s’est joué en accéléré. Car deux jours plus tard il y a également un banque new-yorkaise Signature Bank qui a également fait faillite on peut féliciter la Fed la Banque fédérale américaine d’avoir réagi très rapidement et en plus de cela un dimanche pour rassurer les particuliers les entreprises ils ont annoncé qu’ils allaient permettre aux clients de SVB de retirer l’intégralité de leurs dépôts.

La Fed, c’est aussi, très vite engagée, à prêter les fonds nécessaires aux banques à savoir 12 milliards de dollars pour leur permettre d’honorer les demandes de retrait de leurs clients. En plus de ces 12 milliards de dollars 142 milliards ont été prêtés au 2 entités créées par les régulateurs américains pour succéder à la SVB et Signature Bank.

La ministre américaine de l’économie a d’ailleurs déclaré « nous avons estimé qu’il existait un risque sérieux de contagion de retrait massif qui aurait pu faire chuter de nombreuses banques et déclencher des paniques ». Et c’est là où on peut se rendre compte qu’en effet par rapport à 2008 il y a eu un vrai apprentissage de la part des banques centrales car ils avaient pris un peu trop de temps à réagir à l’époque de plus il faut savoir que les actifs de la SVB ne représentaient que 100 milliards de dollars ce qui n’est pas grand-chose par rapport à Lehman Brothers qui avait fait faillite à l’époque mais cela n’a bien sûr pas suffi car la faillite en quelques heures seulement de la SVB a fait peur à tout le secteur.

La crise de 2008 n’aura pas lieu

Toutes les banques européennes ont été impactées sur leurs cours de bourse les mesures qui été prise par la Fed et les propos rassurants des gouvernements européens sur la solidité du système ont réussi peu à peu à stabiliser les marchés mardi mais la tendance demeurer très fragile.

Bruno Le Maire le ministre de l’économie et des finances français avait d’ailleurs indiqué qu’il ne voyait pas de risque de mais cela n’a pas empêché dès le lendemain le cours des banques européennes de céder à la panique l’action de Crédit Suisse l’une des banques perçues comme la plus fragile d’Europe plongeait de 25% car le premier actionneur de la banque qui est le gouvernement saoudien a refusé catégoriquement d’augmenter sa participation et donc de venir en aide à la banque car il ne voulait pas dépasser le taux de 10% de participation qui allaient les engager sur de nouvelles choses.

Cela a complètement fracassé le cours de Crédit Suisse qui était déjà dans le mal car la banque était déjà empêtrée dans une série de scandales et de perte depuis plusieurs années il y a donc eu un effet domino plusieurs banques européennes se sont effondrées de plus de 10% dont la Société Générale BNP Paribas, Deutsche Bank ou commerz Bank notamment.

La Banque nationale suisse a également réagi très vite en prêtant 50 milliards de francs suisses à Crédit Suisse. L’effet a bien sûr été immédiat. Dès le lendemain Crédit Suisse a rebondi de 30% à l’ouverture de la bourse et cela a permis également à Wall Street de reprendre des couleurs mais une fois de plus le répit sera de courte durée le même jour l’action de la banque californienne First Republic planche de 32%, après avoir déjà perdu 21 % la veille.

Elle était donc particulièrement surveillée par les investisseurs car après trois failles d’affilée il ne fallait surtout pas qu’elle devienne le prochain maillon faible. 11 grandes banques américaines sont venues à la rescousse de First Republic elles sont engagées à lui verser 30 milliards de dollars de dépôt mais le secteur est resté très fébrile. Le titre de Crédit Suisse a fortement rechuté de plus de 10%.

Le gouverneur de la Banque de France a tenu à rassurer tout le monde en disant que les banques françaises européennes sont extrêmement solides et qu’elles ne sont pas soumises au même règle que les banques américaines le problème est que pour le moment l’inflation continue à monter très haut et cela pousse les banques centrales qui ont pour mission de la maintenir à 2% à continuer à augmenter les taux et cela poussent les banques qui comme SVB avait investi dans des bons du Trésor à perdre de l’argent et donc à chercher des solutions de secours dans l’urgence il y aurait actuellement  plus de 50 banques américaines qui seraient au bord de la faillite.

Un phénomène prévu et limité

La SVB était une grande banque mais son activité était très spécifique, puisqu’elle s’orientait presque exclusivement vers le monde de la technologie et des entreprises soutenues par des sociétés de capital-risque. Ce secteur particulier de l’économie a été durement touché au cours de l’année écoulée. D’autres banques sont beaucoup plus diversifiées, en ayant des activités dans de multiples secteurs et dans plusieurs zones géographiques. Cette faillite pourrait toutefois avoir des retombées économiques dans le monde des start-up technologiques américaines si l’argent qui reste actuellement à la SVB ne peut pas être débloqué rapidement.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek