Economie

Fathi Nouri avait vu juste en février 2022, et si cette fois Kais Saied le suivait

Fathi Nouri avait vu juste en février 2022, et si cette fois Kais Saied le suivait

La dernière fois qu’on a entendu publiquement Fathi Nouri, professeur en économie et ancien membre du Conseil d’administration de la Banque centrale, c’était le 25 février 2022. Il proposait l’installation d’une Commission de veille et de suivi de la conjoncture internationale. Rappelons que c’était le lendemain de l’irruption des chars russes en Ukraine. Cette commission n’a jamais vu le jour et les difficultés que pointait déjà l’expert en économie ont beaucoup grossi depuis.

«La guerre en Ukraine aura un impact sur les prix dans le monde qui vont augmenter considérablement (…). Le danger c’est la hausse des prix des produits de base, notamment le blé, le gaz et le pétrole», disait alors Fathi Nouri. Tout ce qu’il disait on l’a vu et vécu, et même pire…

Aujourd’hui on fait face à une grave crise et on ne sait pas comment la surmonter“, a déclaré l’économiste ce mercredi 18 janvier sur une radio privée. Il a ajouté que tous ceux qui ont tenu les rênes du pays après la dite Révolution se sont perdus dans les méandres de la politique au détriment de l’économie.

Il a dit dans ce sens que le fait que la Tunisie en soit arrivée à recevoir de l’aide alimentaire – il fait allusion au coup de main libyen – illustre la dégradation de la situation du pays. “C’est navrant. L’Etat n’est pas capable de satisfaire les besoins de ses citoyens“, a-t-il asséné.

Ensuite il s’est interrogé sur le rôle de l’UGTT en tant que pivot de la vie politique et sociale, chose que l’expert avait déjà pointée en… “Il y a une force en Tunisie qui se dénomme UGTT. Elle doit soumettre ses propositions, parce que jusqu’à présent il n’y a aucun programme concret formulé par la centrale syndicale“, a affirmé l’économiste…

Pourtant en novembre 2021 il reprochait à l’UGTT son intrusion dans l’espace politique, au lien de s’en tenir à son pré-carré social. Il lui reprochait aussi le blocage systématique de toutes les réformes. Il faut croire que les temps ont changé et que Taboubi et compagnie ont regagné leurs galons.

De toute façon il faudra se tourner vers le chef de l’Etat, Kais Saied. Rappelons que l’UGTT travaille actuellement sur un projet de sauvetage national, aux côtés de l’Ordre des avocats et de la Ligue des droits de l’Homme. Ce document atterrira prochainement sur le bureau du président de la République. Qu’en fera-t-il ? Nous verrons bien. En attendant c’est le bruit des prochains combats qui fuse

Fathi Nouri est d’avis qu’il faut de toute urgence réformer les systèmes de production et de subvention. Qu’entend-t-il par là ? Il devra préciser sa pensée. Ce qu’on sait c’est qu’à chaque fois qu’on parle de subvention le leader de l’UGTT, Noureddine Taboubi, monte sur ses grands chevaux.

Par contre il n’y aura pas grand monde pour rejeter la solution du Pr Nouri : Un gouvernement d’économistes. Certains les appelleront compétences, d’autres les nommeront experts. Ce qui est certain c’est que ça nous changerait beaucoup de la ribambelle de politiciens qui ont piloté le pays depuis le 14 janvier 2011, avec les résultats que l’on sait…

Rappelons que l’un des soutiens les plus actifs de Kais Saied, le mouvement Echaab, lui a conseillé de changer de braquet en associant d’autres parties aux prises de décision pour gouverner la Tunisie dans ces circonstances difficiles. Pour le moment Zouhair Maghzaoui et compagnie crient dans le désert…

Enfin l’ancien membre du CA de la BCT invite le président de la République à réviser en profondeur sa trajectoire. Il a ajouté dans la foulée que la spéculation n’est pas le principal problème de l’économie tunisienne…

Là aussi beaucoup d’autres l’ont dit, ça n’a pas fait bouger d’un iota le chef de l’Etat.

 

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