La maire de Tunis, Souad Abderrahim, entendait faire un coup politique ce 31 décembre 2021, au mépris des précautions les plus élémentaires en ces temps de reprise pandémique. Raté. Si elle voulait afficher que tout va bien sous le ciel de “sa” capitale et qu’elle a pris ses distances avec ses ex-compagnons de Ennahdha (du reste elle a toujours clamé son indépendance idéologique, même si chacun en pensera ce qu’il voudra), en pleine tourmente, c’est loupé. En effet sa méga fête du nouvel an vient d’être annulée…
Le ministre de la Santé a finalement eu gain de cause, aidé en cela par les alertes des spécialistes. Le département de la Santé a été un peu bousculé dans cette affaire, puisque c’est seulement le 29 décembre que la très “sémillante” maire de Tunis a annoncé sa trouvaille pour divertir ses concitoyens, à la veille d’une année qui s’annonce difficile à tous les niveaux. Les services de police ont eu très peu de temps pour sécuriser ces festivités, quand on sait que ces attroupements sont propices à toutes sortes de méfaits, à commencer par des attaques terroristes…
Et puis il y a les risques pour la santé publique, très élevés en ces temps de propagation fulgurante du nouveau variant du Coronavirus, Omicron. Souad Abderrahim était la seule à ne pas voir tout ça, seul comptait pour elle le fait de briller à la face des Tunisois, et peut-être au passage faire plaisir au chef de l’Etat, Kais Saied, si elle parvenait à ventiler un peu de bonheur en direction des gens pour leur faire oublier, un court instant, les mauvaises nouvelles de 2022…
Reste que personne ne comprend pourquoi il a fallu attendre le jour même pour annuler ces festivités que beaucoup attendaient. Pour ne pas avoir stoppé net dès le début la maire de la capitale en raison des dangers – sécuritaire et sanitaire – qui guettent ? Qu’est-ce qui a cloché dans la chaîne de commandement ?
Une fois de plus l’incurie des autorités tunisiennes saute aux yeux, dans une affaire de cette importance. C’est impardonnable. Ce dossier viendra s’ajouter au lourd passif du président de la République suite à la publication de la Loi de finances 2022 laquelle n’a satisfait personne. Ce sera une raison de plus de tout envoyer valser l’an prochain, quand les citoyens vivront dans leur ventre les mesures draconiennes de la Loi de finances.
Quand on vous disait que Souad Abderrahim a fait à Kais Saied un cadeau empoisonné pour le nouvel an… Le président de la République n’avait pas besoin de ça, à la vielle d’une année archi-chargée durant laquelle il devra répondre aux nombreuses attentes des Tunisiens.
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