Société

Fêtes de fin d’année : Les escroqueries déguisées et révoltantes des jardins d’enfants

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Après une année d’étude, le mois de juin arrive et c’est le moment de dire merci et au revoir à ses camarades et enseignants.

Pour marquer ce moment, plusieurs écoles et jardins d’enfants préparent tout au long de l’année un programme très riche afin de célébrer les vacances et profiter de l’arrivée de l’été.

Cet événement, en marge duquel on annonce l’achèvement des cours, nécessite beaucoup de préparation.

Les élèves sont généralement répartis en groupes : Nous avons ceux qui préparent des pièces théâtrales et qui portent des vêtements drôles, ceux qui apprennent des chansons et des poèmes en jouant des morceaux de musique, ceux qui réalisent des tableaux pour le jour J et d’autres créations…

En gros, cet événement est crucial pour les enseignants et encore plus pour les apprenants et leurs parents.

La kermesse en Tunisie, un vol déguisé…

En Tunisie, on sait tous que le citoyen lambda, peu importent son statut social et ses capacités financières, n’épargnera aucun effort pour élever ses enfants et leur fournir tout ce dont ils ont besoin, quoi que ça coûte.

Certains établissements éducatifs sautent sur l’opportunité avec leurs astuces pour gagner le maximum d’argent facilement.

Conscients de l’importance de la kermesse d’école, des jardins d’enfants à Tunis et au Sahel ont eu l’excellente idée de glisser intelligemment leurs mains dans les poches des parents en vue de gagner une grosse somme d’argent et ce, en imposant des frais de 150 DT, voire même plus, aux familles pour permettre à leurs enfants de participer à la fête de fin d’année.

Angoissés à l’idée de rater une telle occasion, plusieurs parents ont accepté de décaisser cette somme. Cependant, certains parents étaient conscients dès le début qu’il s’agit de l’arnaque et ont décidé de boycotter l’événement.

Salma, une maman d’un élève qui suit sa scolarité en jardin d’enfant au Sahel, a assuré au micro de Tunisie Numérique qu’on lui a demandé 2 semaines avant la fête de payer une somme de 150 DT pour participer à la kermesse.

A sa grande surprise, elle apprend quelques jours après qu’il faut rajouter 20 DT pour la tenue de son enfant.

Le jour J arrive, son enfant est vêtu avec la tenue de l’année dernière et est resté de 14h jusqu’à 21h sans nourriture: Pas de bouteilles d’eau ni de collations même pour les petits. A ajouter à la mauvaise animation qui ne mérite pas une telle somme d’argent.

Une duperie calculée et préméditée…

Riadh a aussi été victime des mêmes pratiques que Salma et il semble d’après les témoignages recueillis qu’ils ne sont pas les seuls à vivre cette mauvaise expérience. Ce phénomène prend de plus en plus de l’ampleur…

Notre intervenant a assuré qu’il était face à un vrai dilemme: satisfaire le désir de son petit enfant ou bien le priver d’un bon moment avec ses camarades de classe.

Il a fait savoir qu’il était contraint de décaisser 150 DT, précisant qu’en payant les frais d’inscription au début de l’année personne ne lui avait mentionné cette somme supplémentaire.

On nous a fait du chantage en demandant les 150 DT. C’est comme s’ils ont pris nos enfants en otage. On nous a assuré au début que la fête va se dérouler en l’absence des parents. Après avoir insisté, nous avons réussi à prendre part à l’événement et nous sommes restés de 13 à 20h30. Il y avait des gamins dont l’âge varie entre 3 et 5 ans, privés d’eau et de nourriture tout au long de l’événement. L’animation était mauvaise et ça ne vaut pas le coup du tout. Il y avait entre 200 et 300 gamins, imaginez la grosse somme d’argent qu’ils ont pu collecter, tout ça pour une prestation qui ne dépasse pas 10 minutes” a-t-il dit.

Selon ses dires c’est un moment de convivialité, il n’est pas acceptable de le transformer en événement commercial.

Tout ce que ces parents ont demandé c’est de profiter de cet événement spécial avec leurs enfants, encourager leurs petits à briller encore et encore et prendre des photos-souvenirs pour l’album de famille.

Mais la cupidité de certains jardins d’enfants a fait de cette manifestation un souvenir cuisant pour des dizaines de parents.

On se demande à ce niveau où est le ministère de la Femme et de l’Enfance, avec toutes ses équipes qui supervisent et contrôlent les crèches et jardins d’enfants autorisés ?

Les services du ministère sont-ils au courant de ces pratiques ? Ces actes sont-ils isolés ou nécessitent-ils un examen et un traitement approfondis ?

A suivre….

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