Economie

Fitch : Les banques tunisiennes naviguent vers la conformité avec la norme IFRS 9

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Les premiers états financiers consolidés des banques tunisiennes selon la norme IFRS 9 devraient bientôt être dévoilés, et ce, selon Fitch Ratings, qui indique dans un rapport paru la semaine dernière, que ceux-ci devraient montrer que les banques ont une capacité suffisante pour absorber les exigences supplémentaires en matière de provisionnement.

Dans son analyse récente, l’agence de notation prévoit que les états financiers de l’année 2024, attendus pour la fin avril, mettront en évidence les provisions pour pertes sur prêts et les insuffisances de couverture basées sur les prévisions de pertes.

Niveaux de capitaux raisonnables

Fitch souligne que ces ajustements seront réalisés compte tenu des niveaux de capitaux raisonnables et de la période de mise en œuvre progressive que le régulateur est susceptible d’autoriser pour combler les déficits de réserve.

Les banques tunisiennes doivent respecter un ratio réglementaire Tier 1 d’au moins 7% et un ratio total d’adéquation des fonds propres d’au moins 10%, des exigences moins rigoureuses que sur de nombreux marchés africains, explique Fitch.

Les ratios moyens du secteur étaient de 11,7% pour le Tier 1 et de 14,6% pour le total d’adéquation des fonds propres à la fin du premier semestre 2023, des chiffres élevés par rapport aux normes internationales. Cependant, Fitch souligne que ces ratios doivent être interprétés à la lumière des risques souverains liés au contexte économique et des fortes concentrations des risques de crédit.

Exigences de la norme IFRS 9

La norme IFRS 9 exige la déduction des pertes de crédit attendues des prêts détenus au coût amorti, constituant un changement significatif par rapport à l’approche précédente. Fitch prévoit que les insuffisances des réserves pour pertes sur prêts en vertu de l’IFRS 9 réduiront les ratios de fonds propres d’un maximum de 30 points de base. La plupart des banques devraient continuer à respecter les exigences réglementaires, mais certaines pourraient avoir besoin de lever de nouveaux capitaux.

L’agence de rating estime que la couverture des réserves du secteur est faible, avec seulement 52% de couverture à la fin du premier semestre 2023, en raison des difficultés de réalisation des garanties et des risques élevés de l’environnement opérationnel. Les réserves supplémentaires devraient concerner principalement des prêts classés en phase 2 selon la norme IFRS 9, où le risque de crédit a augmenté de manière significative depuis la comptabilisation initiale.

Bien que la Banque centrale de Tunisie ait commencé à renforcer les règles régissant le calcul des provisions générales en 2021, certaines banques pourraient encore avoir besoin de réserves supplémentaires pour les prêts des différentes classes, en particulier si elles disposent de données et de modèles insuffisants pour étayer leurs hypothèses de pertes attendues.

Fitch note également que le cadre réglementaire bancaire de la Tunisie est en retard par rapport à la plupart des pays africains, avec des principes de Bâle III en cours de discussion mais peu susceptibles d’être introduits à court terme.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek