Economie

Fitch Ratings : La croissance mondiale résiste, mais les taux d’intérêt de plus en plus haut

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 Selon Fitch Ratings dans ses Perspectives économiques mondiales (GEO) de juin, publiées récemment, la croissance mondiale fait preuve de résilience à court terme, mais l’inflation sous-jacente reste obstinément élevée, les banques centrales devront continuer à resserrer leur politique dans les mois à venir. Les ajustements de politique monétaire ont eu un impact négatif sur les perspectives de croissance mondiale pour 2024 qui se sont détériorées.

L’activité mondiale résiste mieux que prévu et Fitch a relevé sa prévision de croissance du PIB mondial en 2023 à 2,4%, contre 2,0% dans ses Perspectives économiques mondiales de mars.

Principaux ajustements

Les ajustements les plus importants ont concerné les marchés émergents où les données ont été beaucoup plus solides que prévu. Fitch a révisé à la hausse la croissance des marchés émergents hors Chine pour 2023 à 2,9% contre 2,0%, le Brésil, l’Inde, le Mexique et la Russie ont enregistré des améliorations substantielles. L’agence a relevé les prévisions de la Chine pour 2023 à 5,6% contre 5,2% après une réouverture plus rapide que prévu au 1er trimestre de l’année en cours. La reprise s’est quelque peu essoufflée ces derniers mois, mais la consommation continue de se normaliser et la politique macroéconomique commence à s’assouplir.

Fitch a également relevé ses prévisions de croissance aux États-Unis pour 2023 de 1,0% à 1,2%, car la croissance de la consommation et de l’emploi reste robuste. Elle prévoit toujours que le resserrement de la Fed poussera l’économie dans une légère récession, mais le moment de cela a été repoussé au 4eme trimestre de 2023 et au 1er trimestre 2024. La prévision de croissance aux États-Unis pour 2024 a donc été réduite à 0,5% contre 0,8%.

Quid des prévisions de croissance de la zone euro ?

Les prévisions de croissance de la zone euro pour 2023 et 2024 sont inchangées à 0,8% et 1,4%, respectivement. La crise du gaz naturel en Europe s’est encore atténuée, mais la BCE resserre sa politique monétaire de manière plus agressive. Fitch attend toujours à une récession au Royaume-Uni en 2023, car des taux d’intérêt plus élevés augmentent le fardeau du service de la dette des ménages.

Fitch a abaissé sa prévision du PIB mondial pour 2024 à 2,1 % contre 2,4 % en mars, en raison de décalages plus longs dans l’impact de la hausse des taux d’intérêt, ainsi que d’effets de base plus faibles pour la croissance des marchés émergents.

L’inflation globale a baissé, mais l’inflation sous-jacente reste obstinément élevée, perpétuée par la hausse de l’inflation des services. La croissance des salaires aux États-Unis et en Europe dépasse de loin les taux compatibles avec les objectifs d’inflation, car les marchés du travail restent tendus.

Préoccupation par la persistance de l’inflation

Les banques centrales des pays avancés sont devenues plus préoccupées par la persistance de l’inflation et Fitch a révisé à la hausse nos prévisions de taux. Fitch s’attend maintenant à ce que la Fed et la BCE augmentent leurs taux deux fois de plus au cours des prochains mois pour atteindre des sommets de 5,75% et 4,5%, respectivement, et que la Banque d’Angleterre augmente ses taux à 5,25%. Aucune baisse ultérieure n’est attendue avant 2024.

Dans les marchés émergents, en revanche, la Chine a récemment réduit ses taux et le Brésil et le Mexique devraient baisser plus tard cette année.

Le faible taux de chômage, les réserves d’épargne accumulées pendant la pandémie de Covid-19 et l’atténuation des chocs d’offre ont contribué à la récente résilience de la croissance. Mais le resserrement monétaire gagne du terrain et pèsera de plus en plus sur la demande américaine et européenne au fil du temps.

Fitch ne prévoit pas de resserrement immédiat du crédit à la suite des récentes tensions bancaires américaines, mais les coûts de financement des banques augmentent. Et avec les politiques de resserrement quantitatif de la banque centrale qui retirent des liquidités, il y a un risque qu’un resserrement du crédit plus prononcé que prévu nuise à la croissance.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek