Economie

FMI : L’accord sans précédent avec l’Argentine peut sauver la Tunisie

FMI : L’accord sans précédent avec l’Argentine peut sauver la Tunisie

Jusqu’où ne pas aller trop loin” dans la thérapie de choc pour ne pas tuer le malade, c’est l’équation de la Tunisie en ce moment. C’est ce qui se joue actuellement entre la Tunisie et son principal bailleur, le FMI, dans des négociations complexes et âpres, autour de la nécessité de réformer en profondeur tout en évitant la casse sociale qui fait le lit de la révolte populaire. C’est le subtil et délicat équilibre que tentent de trouver en 2022 le FMI et la Tunisie. Et en cela la réussite de la potion administrée à l’Argentine donne à la Tunisie de très bonnes raisons d’espérer….

Pour sortir de l’ornière un pays endetté jusqu’au cou, il y a une autre voie de salut en lieu et place de la traditionnelle austérité. La recette a été testée avec succès en Argentine en janvier 2022, elle peut tout à fait l’être en Tunisie, pour peu que la volonté politique y soit et que tout l’exécutif fasse corps et bloc pour ramener l’institution internationale à de meilleurs sentiments. En Argentine la manifestation des citoyens le 26 janvier 2022, veille du remboursement d’une échéance de 730 millions de dollars – le remboursement de trop -, a servi de catalyseur pour inciter le FMI à revoir sa copie. La Tunisie devra rembourser le mois prochain 328 millions de dollars. C’est le moment ou jamais de poser le problème de cette austérité mortifère que projette le FMI…

Devant le casse-tête argentin le FMI avait deux possibilités : imposer l’austérité au risque de plomber durablement l’économie ou desserrer un peu les vis pour ne pas dynamiter la relance économique. L’institution internationale a in fine parié sur la reprise économique pour donner au pays les moyens de gommer les ravages des politiques publiques ratées, de la gestion calamiteuse des deniers publics, pour donner à l’Argentine les moyens de rembourser sa dette de 44 milliards de dollars contractée en 2018. L’accord avec le FMI a été scellé fin janvier, la Tunisie, qui est dans de bien meilleures dispositions, a tout à fait le droit d’exiger le même traitement…

Le gouvernement tunisien cherche un moyen de régler les problèmes du pays accentués par la crise du Coronavirus, de restructurer sa dette pour ne pas asphyxier les finances publiques, et bien l’exemple argentin est de nature à inspirer la Tunisie et tous les pays en voie de développement ou émergents. Les économistes sont formels : en ces temps de reprise mondiale post-Covid ce qu’il faut ce sont des ressources budgétaires additionnelles pour oxygéner les économies. La Tunisie aussi en a besoin, mais elle a également besoin d’assouplir les conditions de remboursement de sa dette pour ne pas plomber davantage l’économie ou soulever les populations avec des réformes assommantes (réduction drastique et brutale des subventions, taxes tous azimuts, etc.).

L’UGTT, sans laquelle aucune réforme ne peut se faire – d’ailleurs le FMI l’a bien compris -, avait montré de très bonnes dispositions à s’embarquer avec le gouvernement dans le train des correctifs à apporter. Son secrétaire général, Noureddine Taboubi, en avait donné l’assurance le 11 décembre 2021. Depuis sa position officielle n’a pas varié, mises à part quelques lignes rouges sur les salaires et le pouvoir d’achat, et encore ça pourrait se négocier à la marge. Par contre Taboubi et compagnie ne suivront pas le gouvernement si les réformes devenaient trop douloureuses et brutales. L’exécutif a donc tout intérêt à trouver avec le FMI le même type d’arrangement qu’avec l’Argentine, et c’est possible !

 

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut