Economie

France 24 confirme tout le mal qu’on dit du port de Radès : Y a du boulot!

France 24 confirme tout le mal qu’on dit du port de Radès : Y a du boulot!

L’ambassadeur du Japon en Tunisie, Shinsuke Shimizu, avait déclaré le 30 septembre 2021 que son pays était disposé à tripler ses investissements en Tunisie mais qu’il y avait des préalables ; la remise à niveau du port de Radès en faisait partie. Qu’est-ce qui a changé depuis la sortie de l’ambassadeur nippon ? France 24 est allée jeter un oeil sur cette infrastructure très décriée par les opérateurs économiques locaux et internationaux. Le moins qu’on puisse dire est que le port de Radès, classé parmi les pires de la planète, reste un sérieux motif d’inquiétude pour les autorités…

Le reportage de la chaîne française commence par le nouvel équipement numérique qui rend bien des services, notamment par la vidéosurveillance qui a permis de porter des coups très sévères à la corruption, aux vols, au trafic de drogue. Le reportage nous a même gratifié d’une arrestation spectaculaire captée par les caméras, digne d’un bon polar. Mais il y a tout ce qui échappe à la sagacité des agents et continue de plomber ce port qui a tout pour être un levier du développement du pays.

Quand le porte-parole de la Douane tunisienne vante les mérites des outils numériques pour endiguer le fléau des trafics de tous genres, on le croit volontiers. Mais quand le directeur de la STAM (Société tunisienne d’acconage et de manutention) tente de “vendre” l’efficacité de ses employés pour que le port soit plus efficient et mieux protégé contre les détournements et larcins, on est moins enclin à le suivre…

L’indolence des manutentionnaires de la STAM est devenue légendaire, comme le sont aussi les retards dans le débarquement des conteneurs. Les pertes et dégâts que cela cause aux opérateurs et donc à l’économie du pays font très souvent les gros titres des journaux. “Les blocages qui gangrènent le port…“, le directeur du port en a donné une parfaite illustration à la chaine française : 7 conteneurs déchargés par heure. Il se fixe un objectif de 12 par heure…

Des ports du Bassin méditerranéen de même dimension traitent en moyenne 35 conteneurs par heure“,assène le reportage. Il enfonce le clou en parlant des semaines en rade que se farcissent les bateaux. “C’est la STAM qui est souvent pointée du doigt pour ces dysfonctionnements“. Ici, en terre tunisienne, ce n’était un secret pour personne, mais quand cela s’ébruite jusqu’à l’étranger ça devient un opprobre qui nuit fortement à l’image du pays, et çà ça a un coût économique.

Voilà où nous ont mené “une situation de quasi monopole dans les ports du pays“. Aucun gouvernement n’a pu ou voulu remettre de l’ordre dans la boutique STAM depuis la dite Révolution. Et ceux qui en avaient la volonté ont fini par reculer, terrorisés par l’ampleur de la tâche et surtout effrayés par le fait que le remède – les réformes – pourrait être pire que le mal, avec cette menace de paralysie totale que brandissent systématiquement les syndicats.

En 2020 le ministre des Transports évaluait à 1000 millions de dinars les pertes du port de Radès. Il faudra reprendre le pouls pour mesurer les progrès faits depuis, grâce notamment à la traçabilité que permet le nouveau dispositif numérique. Mais ce qui est certain c’est que la STAM elle campe toujours aussi solidement à Radès, continue d’y faire la pluie et le beau temps – surtout la pluie. Et çà ce n’est pas près de changer…

 

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