Le 21 janvier dernier on vous disait que l’Union européenne (UE) cherche activement 1,2 million de professionnels de la santé (médecins, infirmiers, sages-femmes…), et que pour ce chantier colossal et vital la Commission européenne va sortir le grand jeu, avec l’appui de l’OMS (Organisation mondiale de la santé). La France n’a pas attendu le sursaut européen, le gouvernement a ouvert cette porte depuis 2022, avec le dispositif “Talent – professions médicales et de pharmacie” pour dégager la voie aux praticiens étrangers. Ce système est pour beaucoup dans la dynamique au niveau des épreuves de vérification des connaissances (EVC), de plus en plus de candidats s’y présentent.
Plus de 3800 médecins diplômés en dehors de l’UE (dénommés Padhue) ont réussi les EVC en 2024, a fait savoir hier mercredi 5 février le ministère français de la Santé. Sur les 4000 postes offerts aux candidats l’an dernier, 3235 médecins formés à l’étranger ont été admis au concours sur liste principale, «une augmentation de près de 50%» en comparaison avec 2023. Si on intègre les 638 lauréats sur la liste complémentaire, «ce sont donc plus de 3800 praticiens (liste principale et liste complémentaire) qui pourraient venir en renfort au sein de notre système de santé», indique le communiqué.
Avec ça évidemment il y aura moins de déserts médicaux dans l’Hexagone et les effectifs des hôpitaux publics, malmenés par des vagues de départ, seront musclés. Des «travaux sont en cours avec les Agences régionales de santé (ARS) afin d’assurer l’affectation de l’ensemble de ces professionnels pour répondre aux besoins des territoires, tout en veillant à maintenir sur leurs postes les lauréats exerçant déjà en France», ajoute le ministère.
Le ministre de la Santé et de l’Accès aux soins, Yannick Neuder, a insisté dans le communiqué sur l’urgence de «simplifier la procédure en place dans la perspective des épreuves de 2025 afin de tenir compte de l’engagement des praticiens diplômés hors Union européenne dans les établissements français»…
Le responsable veut «faire évoluer le concours des épreuves de vérification des compétences (EVC) pour permettre d’amplifier le nombre de praticiens que nous pourrons accueillir dans nos établissements» afin d’améliorer l’accès aux soins. «Des concertations seront rapidement menées avec les parties prenantes afin de réformer le concours des EVC pour les épreuves 2025, en créant notamment une voie interne simplifiée pour les candidats exerçant déjà dans un établissement de santé en France», a annoncé le ministre.
Tout le monde sait – à commencer par le président Emmanuel Macron, il l’a vu de ses propres yeux – que sans les médecins à diplôme étranger les hôpitaux publics s’effondreraient, du fait du sous-effectif chronique. Même avec des statuts précaires, très en-dessous de leurs collègues français, ils ploient sous les mêmes charges : gardes, formation des jeunes internes, etc., des tâches non reconnues officiellement et donc sous-payées. Et parfois les périls administratifs virent à la tragédie personnelle, familiale, avec des destins brisés.
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