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France : 4e faute politique de Bayrou, le Prof de Lettres tresse des lauriers à Jean-Marie Le Pen et donne une leçon de grec

France : 4e faute politique de Bayrou, le Prof de Lettres tresse des lauriers à Jean-Marie Le Pen et donne une leçon de grec

Le style Bayrou, très singulier et que le président Emmanuel Macron a expérimenté, il s’était justement fâché avec le Premier ministre à cause de ce franc-parler sur des sujets épineux. Bayrou avait réussi à piquer au vif le chef de l’Etat qui pourtant est un as en la matière. Le chef du gouvernement refait parler de lui suite à son message quelques minutes après le décès du très controversé fondateur du Front national (FN), Jean-Marie Le Pen, hier mardi 7 janvier. François Bayrou a salué le «combattant», la «figure de la Ve République» et utilisé l’expression «polémiques» pour qualifier les “faits d’armes” de la figure phare de l’extrême droite française.

La gauche et le CRIF ont raison…

Beaucoup, surtout à gauche et au centre, ont jugé que Bayrou en a trop dit, trop fait, qu’il a lavé à grande eau un promoteur notoire de l’antisémitisme, du racisme et de l’homophobie, moult fois condamné au pénal pour apologie de crime de guerre, provocation à la haine ou à la discrimination raciale, etc. Même le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) est monté au front pour dénoncer le discours trop laudatif du chef du gouvernement. Ce dernier n’a pas reculé d’un iota…

Bayrou a convoqué ses classiques – il est Professeur agrégé en lettres – pour répliquer à la fronde. Dans un entretien avec le journal “Libération” il a dégainé les racines grecques du mot «polémique» : «Polemos = guerre». «Dire que la polémique était l’arme préférée de Le Pen, c’est la moindre des réalités. Si vous lisez le tweet, vous comprendrez que les affrontements sur le fond étaient nécessaires», a argué le chef du gouvernement, droit dans ses bottes.

Un argumentaire très discutable car avec Le Pen on ne parle pas de peccadilles ou de débordements de langage mineurs, on parle tout de même de scandales politiques trempés dans une funeste idéologie qui a valu à son auteur les foudres de la justice. Ce n’est pas rien tout de même ! De toute évidence Bayrou a été peu inspiré par les Lettres classiques. Le Premier ministre est certes un spécialiste des beaux et bons mots (il se dit qu’il écrira lui-même son discours de politique générale) mais sur ce coup il s’est complètement loupé.

Et ce n’est pas la première fois qu’il passe à côté. Rappelons qu’il s’était rendu dans sa chère ville de Pau (il y est maire depuis 10 ans et refuse de lâcher son fauteuil) pour un banal Conseil municipal au lieu d’aller à Mayotte aux côtés des sinistrés. Bayrou n’avait même pas daigné assister à la réunion interministérielle de crise, il s’était contenté d’une visioconférence, sous la pression. Il avait aggravé son cas en dévoilant son gouvernement le jour du Deuil national. Ça fait beaucoup de bourdes pour un homme qui affiche 45 ans de vie politique.

Bayrou aurait dû suivre les pas de Marine Le Pen

Invité sur la chaine “Public Sénat” ce mercredi 8 janvier le député socialiste de l’Essonne Jérôme Guedj a fustigé une manière «d’édulcorer» le sulfureux parcours du fondateur du FN. Le message de Bayrou était «hallucinant, lunaire. Jean-Marie Le Pen, c’est une vingtaine de condamnations pour contestation de crimes contre l’humanité, incitation à la haine raciale. Ce n’est pas un enfant de chœur», a déclaré Guedj.

La présidente du groupe de La France insoumise au Parlement Mathilde Panot n’est pas plus tendre sur “RTL”. «Ce n’était pas une grande figure de la politique française. Jean-Marie Le Pen est un ennemi de la République», a asséné l’élu du parti de Jean-Luc Mélenchon.

Bayrou n’était nullement obligé de s’aliéner de la sorte les nombreuses victimes de Le Pen (je pense aussi aux Algériens qu’il a tués et torturés durant l’effroyable guerre de libération), il pouvait faire dans la sobriété, comme le président de la République, qui pour une fois n’a pas fâché l’Algérie en déclarant que l’héritage du fondateur du FN «relève désormais du jugement de l’histoire».

La dernière fois qu’on a vu et entendu Le Pen il poussait la chansonnette avec un groupe de rock néonazi. Sa propre fille avait pris la décision en 2015 de le virer du parti et entrepris de solder le lourd passif du FN. Elle avait ensuite rebaptisé la formation, pour la nommer Rassemblement national. Marine Le Pen a fendu le plafond de verre en s’offrant 2 finales à la présidentielle – la prochaine pourrait être la bonne d’après les sondages – parce que justement elle a divorcé avec les outrances et errements de son papa…

Bayrou n’ignore pas tout ça, il aurait dû s’y arrêter pour s’éviter cette énième bévue qui corrode un peu plus sa stature d’homme d’Etat.

 

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