Alors que la France et l’Algérie ont fait des pas importants vers la réconciliation et que le président Abdelmajid Tebboune a annoncé sa visite en France, avec des éloges appuyés en direction du président Emmanuel Macron, cet événement pourrait incommoder fortement Alger : Un élu du Rassemblement national (RN), un parti d’extrême droite, a été propulsé vice-président du groupe d’amitié franco-algérien à l’Assemblée nationale française. Il s’agit de José Gonzalez, 79 ans, une vielle connaissance de l’Algérie…
Rappelons que c’est le même qui avait crié haut et fort sa nostalgie de “l’Algérie française” à la première séance au Parlement après les législatives de juin 2022. Son vibrant plaidoyer pour cette sombre période avait retenti jusqu’à Alger. Après ça il n’était peut-être pas le député le mieux indiqué pour occuper la vice-présidence du groupe d’amitié franco-algérien. Mais pouvait-on l’en empêcher ?
Le fait est que l’extrême droite pèse lourd au Parlement français, 89 élus ; c’est la deuxième force après la majorité présidentielle, si on met de côté la coalition Nupes (Nouvelle union populaire écologique et sociale) qui ne va pas toujours dans le même sens, alors que le RN vote comme un seul homme. Donc en vertu de la simple arithmétique on ne peut pas empêcher aux compagnons de Marine Le Pen d’occuper des postes à l’Assemblée nationale.
L’affaire José Gonzalez aurait pu passer presque inaperçue à Alger dans un autre contexte, mais quelques jours après l’annonce de la visite de Tebboune à Paris ça coince un peu…
“J’ai l’immense plaisir de vous annoncer que j’ai été nommé Vice-Président du groupe d’amitié France-Algérie par le bureau de l’Assemblée nationale ! Cette nomination est le symbole de mon intérêt particulier pour les relations Franco-Algériennes“. C’est ce qu’a écrit sur Twitter le vieux compagnon de Jean-Marie Le Pen, le père de Marine, qui a commis les horreurs que l’on sait durant la guerre d’Algérie. Il a par la suite créé le Front national, qui sera recyclé par sa fille sous l’appellation Rassemblement national pour prendre ses distances avec son sulfureux papa…
José Gonzalez, qui a vu le jour à Oran, avait provoqué un tollé en déclarant qu’il a été «arraché à sa terre natale par le vent de l’histoire» et que “son âme” en est “à jamais meurtrie“. Il avait balayé d’un revers de la main les crimes commis par l’OAS en Algérie et aggravé son cas en assénant que même en Algérie, parmi les Algériens, il y a des nostalgiques de cette époque. Tebboune avait déclaré dernièrement dans son entretien avec Le Figaro que «la France doit se libérer de son complexe de colonisateur et l’Algérie, de son complexe de colonisé». Assurément la nomination de Gonzalez ne va pas dans ce sens.
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