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France : BHL n’a pas rendu service à l’Ukraine, le chaos libyen est passé par là

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Le moins qu’on puisse dire est que “Slava Ukraini !” – Gloire à l’Ukraine -, le nouveau documentaire du baroudeur, philanthrope et philosophe Bernard-Henri Lévy (BHL), n’a pas fait recette le jour de sa sortie. A peine 208 entrées le 22 février dernier et ce, en prenant en compte la projection de 20h en présence de BHL au cinéma l’Arlequin (Paris 6ème, à proximité des cafés du Flore et des 2 Magots). Le film a fait pâle figure devant les 64 923 entrées de “The Fabelmans”, de Steven Spielberg ou les  38 491 entrées du film d’Eric Besnard “Les Choses simples”.

Pourtant comme à son habitude quand il s’agit de défendre les grandes causes aux quatre coins de la planète, BHL s’est donné du mal – il grille sa propre fortune – en descendant sur le terrain, aux côtés des militaires ukrainiens qui ferraillent contre les Russes à l’est et au sud du pays. L’humaniste a également pris le pouls des populations, affublé de son casque, gilet pare-balles et l’éternelle chemise blanche au col ouvert. Les propos qu’il a recueillis sont percutants et le montage très efficace, rapporte le Midi Libre. Mais voilà, la mayonnaise n’a pas pris auprès des spectateurs.

Les personnes qui en parlent – elles sont rares – disent que le film est “trop loin des lieux de combats“, pointent une “voix off lente, mal interprétée“, “un documentaire ridicule“, un “mauvais reportage sans nuance et partisan“. Pourtant certains le qualifient de “chef-d’œuvre“, d'”incroyable road-trip” ou de “film fort, poignant, qui déroule la tragédie vécue en Ukraine…“.

BHL et le coréalisateur, le photographe de guerre Marc Roussel, ont fait tout ce qu’ils ont pu auprès des médias pour propager de bonnes ondes autour de l’oeuvre. Pas plus tard que le 18 février dernier on a vu le sémillant philosophe sur le plateau de Léa Salamé, sur France 2. Le battage médiatique n’aura pas suffi à porter le film.

Mais BHL est costaud, il s’en remettra, comme il a survécu au flop de son tout premier film, “Le jour et la nuit”, sorti en 1997, une ode à sa compagne Arielle Dombasle et la célèbre actrice américaine Lauren Bacall. En 2012 le philosophe réalise “Le Serment de Tobrouk”, une chronique sur sa forte implication dans le déboulonnement du régime de Mouammar Kadhafi, en Libye. Le film s’offre même la sélection officielle du festival de Cannes, hors compétition. Il est descendu en flammes par la critique. Puis est venue la sanction du public : à peine 2450 entrées, d’après Allociné…

Même sa pièce de théâtre “Hôtel Europe”, sortie en 2015, fut déprogrammée faute d’engouement populaire. Mais tout cela et toutes les autres déconvenues n’empêcheront pas BHL de continuer sa route, même si certains de ses choix ont engendré des catastrophes qui se payent cher des années après. L’exemple du chaos libyen depuis la disparition tragique de Kadhafi. On attend la prochaine saillie cinématographique ou littéraire du philosophe…

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