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France : Cette décision forte contre un ami de Bardella honore le service public, la République

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Dans un pays qui se droitise jusqu’à l’extrême beaucoup de gens se croient tout permis, et je ne parle pas seulement d’Eric Zemmour, je parle du journaliste et éditorialiste politique Jean-François Achilli, qui officie sur France Info. Il a cru qu’il pouvait s’autoriser à aider la nouvelle figure de l’extrême droite en France, Jordan Bardella, à rédiger son autobiographie, un livre qui sortira prochainement. La direction de France Info a suspendu hier jeudi 14 mars son journaliste, «à titre conservatoire»…

C’est le journal Le Monde qui a révélé qu’Achilli est derrière l’auto-promotion de Bardella, comme si le jeune – à peine 27 ans – président du Rassemblement national (RN) avait des choses intéressantes à raconter, comme s’il avait quelque chose de notable à étaler sur des dizaines de pages. Son ascension rapide, à la faveur d’une société qui se radicalise – et oui, il n’y a pas que les religieux qui se radicalisent -, est montée à la tête de Bardella, à qui d’ailleurs le poste de Premier ministre est promis si Marine Le Pen rafle la mise en 2027.

Evidemment le président du RN n’était pas content en apprenant la punition de son collaborateur. «Ces méthodes pratiquées par le service public sont dignes des pires régimes et font honte à la démocratie», a pesté Bardella sur X (ex-Twitter). Il ne reconnait pas son partenariat avec Achilli, il parle juste d’un «échange +supposé+ autour d’un livre d’entretien avec moi qui n’a pas vu le jour».

La direction de franceinfo a reçu ce (jeudi) matin Jean-François Achilli suite à l’article publié par Le Monde hier (mercredi) soir“, avait précisé la radio un peu plus tôt dans la matinée d’hier. Cette suspension «à compter de ce jour» durera «le temps de clarifier la situation», a dit la même source. L’article du Monde, qui reprend les propos de Bardella, dit qu’avant l’été 2023 le politicien a approché le journaliste de 61 ans «pour un ouvrage commun», il aurait refusé…

Mais toujours d’après le journal l’éditorialiste a «néanmoins travaillé dans l’ombre, accouchant Bardella de ses souvenirs, permettant ainsi à un début de texte de voir le jour». Le président du RN continue d’affirmer que «seul (son) entourage proche (l)’aide à écrire ce livre, pour la relecture». Achilli soutient ceci de son côté : «Je n’ai pas signé de contrat d’écriture pour le livre de Jordan Bardella. Mais tout ceci relève de ma vie professionnelle personnelle».

Le président du RN a oublié que France Info est une radio publique et qu’en tant que tel elle est plus astreinte aux lignes rouges et à la déontologie que les médias privés. France Info n’est pas CNews, et encore même CNews s’est attiré les foudres du Conseil d’Etat et est maintenant dans le viseur du Parlement. Bardella était passé sur France Info en octobre 2023 pour y débiter des horreurs sur les réfugiées afghanes, il a pensé qu’il pouvait repasser pour y coopter un journaliste.

D’après le journal L’Obs les éditions Mazarine, contrôlées par Hachette Livre, propriété du milliardaire conservateur Vincent Bolloré – CNews lui appartient aussi -, pourraient publier le livre de Bardella. A noter que la maison d’édition est pilotée par Lise Boëll, celle qui a fait d’Eric Zemmour un ténor des ventes de livres. Mais  Bardella a dit au Monde que ce «serait une erreur d’affirmer que Lise Boëll s’apprête à (l)’éditer»…

On parlera encore de Bolloré très prochainement, en effet après l’audition des stars de sa chaîne de télévision (Pascal Praud, Sonia Mabrouk et Laurence Ferrari) l’homme d’affaires passera sur le gril de la Commission parlementaire. On ne parlera peut-être pas de Bardella mais de toute évidence le milliardaire, comme du temps de son copain Nicolas Sarkozy, est au confluent de cette France qui bouge dans tous les sens et pas toujours pour le meilleur, entre Zemmour, Bardella et CNews.

 

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