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France-Déficits publics : Conférence de presse sur la bombe planquée par Le Maire, juste avant son départ

France-Déficits publics : Conférence de presse sur la bombe planquée par Le Maire, juste avant son départ

La France, on le sait, va mal, politiquement mais surtout financièrement, budgétairement, avec des trous béants un peu partout. Le gouvernement démissionnaire n’a pas eu le temps de mettre sur orbite ses solutions pour redresser les finances publiques et résorber un tant soit peu le déficit budgétaire. L’équipe qui remplacera celle de Gabriel Attal héritera d’un cadeau empoisonné, au vrai sens du terme. Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire s’était engagé à dire publiquement toute la vérité, quelle que soit la gravité de la situation, ce qu’il faudra ce sont des solutions et très rapidement au-delà de l’exercice de vérité.

Hélas la France ne prend pas le chemin de la guérison, avec le flou artistique que le président Emmanuel Macron a installé depuis le crash des dernières législatives, flou qu’il continue d’entretenir avec des consultations qui s’étirent plus que de raison pour nommer un Premier ministre. Le successeur d’Attal sait ce qui l’attend. Ce sera presque un soulagement pour Macron de refiler la patate chaude, que dis-je la bombe à retardement au prochain locataire – pour combien de temps ? – de Matignon.

L’alerte est donnée à la Commission des finances du Sénat. Ses membres sont convoqués en réunion d’urgence demain mercredi 4 septembre, pour scruter les données budgétaires communiquées hier dans la soirée par le gouvernement aux responsables des commissions des finances des deux Assemblées. Le rapporteur général de la Commission du Sénat, Jean-François Husson (ex-Les Républicains), annonce sur Public Sénat une conférence de presse dans la foulée, demain à 16 heures, pour tout déballer.

Les parlementaires attendaient depuis des semaines les grandes orientations, même provisoires, du budget de l’État pour 2025. Mais voilà, puisque le nouveau gouvernement de plein exercice se fait désirer il faudra se contenter de la réédition du cadre voté en 2023, avec des disparités dans la ventilation des dépenses. Cela reste très théorique mais c’est tout ce que les deux Chambres ont à se mettre sous la dent en attendant le nouvel exécutif.

Le document englobe également les données actualisées de Bercy sur la trajectoire du budget annuel en cours. Sauf que ces chiffres affichent un nouveau dérapage en comparaison avec la ligne budgétaire arrêtée au printemps. Certaines dépensent enflent alors que les recettes sont en-deçà des prévisions, à tel point que le ministère de l’Économie et des Finances a alerté sur une nouvelle poussée du déficit public (État, Sécurité sociale et collectivités territoriales)…

On pourrait même descendre jusqu’à 5,6% en 2024, rien à voir avec les 5,1% avancés en fin d’année. Et si rien n’est fait pour des économies substantielles le trou pourrait atteindre 6,2% du PIB en 2025, très loin des 4,1% escomptés. Autant dire une catastrophe nationale dont les échos résonneront jusqu’à Bruxelles et bien au-delà, la France était la championne d’Europe de l’attractivité depuis 5 ans.

Pour l’an prochain la direction générale du Trésor est d’avis que le respect «a minima» des nouvelles règles européennes dictera un sacrifice de «grande ampleur», soit 30 milliards d’euros d’économies à insérer dans le projet de loi de finances (PLF) et le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2025.

«La situation est calamiteuse. On est au bord du précipice, les comptes publics sont dans le rouge violet», clame Jean-François Husson. Quelque 3 mois après sa mission d’information sur la détérioration fulgurante des comptes publics en 2023 le parlementaire rappelle les leçons que Paris n’a pas retenues. Il rappelle la note du Trésor datée du 17 juillet dernier et que les parlementaires ont reçue il y a à peine quelques heures…

Accusé de «rétention d’informations» au printemps dernier Le Maire avait promis la transparence devant les élus, il n’a pas tenu parole. «Ne pas l’avoir transmise c’est proprement méprisant. C’est très grave. L’exécutif se livre à des pratiques qui datent. Tout cela va finir par ressembler à un très grand mensonge d’État sur la réalité de la situation budgétaire de notre pays. La démocratie, ce n’est pas confisquer le débat», peste le sénateur.

Un péril aggravé par les atermoiements et louvoiements autour de la nouvelle équipe gouvernementale. «L’exécutif a choisi d’attendre. L’attentisme du président de la République, qui met deux mois pour accoucher, est coupable. Depuis nos conclusions, il s’est passé trois mois. On a perdu trois mois pour le pays. Les assemblées n’ont pas pu dialoguer», assène le parlementaire.

 

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