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France : Des petites annonces pour trouver des milliers d’enseignants, à une semaine de la rentrée

France : Des petites annonces pour trouver des milliers d’enseignants, à une semaine de la rentrée

On savait que les écoles françaises manquaient d’enseignants mais l’affaire atteint des proportions ahurissantes. La pénurie de professeurs est devenue tellement problématique que le rectorat de Bordeaux a été contraint de se rabattre sur les petites annonces, dans la presse régionale, pour dénicher ces ressources humaines qui se sont raréfiées…

 “Devenez professeurs“: A partir de ce mercredi 24 août et jusqu’au 10 septembre, c’est ça que vous verrez un peu partout dans la presse régionale et les journaux du groupe Sud-Ouest. L’objectif est clair : Faire le plein de profs à une semaine d’une rentrée qui s’annonce kafkaïenne, avec une pléthore d’enseignants qui ont fait défection…

 “L’histoire-géographie, la technologie et les lettres sont les disciplines les plus en tension“, déclare sur BFMTV Anne Bisagni-Faure, rectrice de l’Académie de Bordeaux. Ces matières n’ont pas beaucoup de diplômés cette année et les contractuels ne raffolent pas de ces postes. “Il y a un rebond économique qui fait qu’on est plus en concurrence avec d’autres possibilités d’emploi pour des personnes contractuelles“, précise la rectrice.

On a des contractuels qui vont arriver de très très loin et pour qui ce sera difficile“, confie Loïc Guibon, proviseur du lycée Anatole de Monzie, à Bazas. “L’année dernière, une personne est venue de Poitiers (à 300 kilomètres de là, ndlr) et elle a tenu 15 jours, parce que sans logement, ce n’était pas possible de venir“, a-t-il ajouté…

Le proviseur pointe les bas salaires et la pénibilité croissante du métier. Et puis il y a les exigences pour être coopté comme enseignant. Les contractuels embauchés cette année dans l’académie de Bordeaux doivent présenter un diplôme couronnant au moins trois années d’études supérieures. Tout ça pour un salaire mensuel entre 1500 euros brut et 2000 euros brut et un contrat à durée déterminée (CDD) de 12 mois tout au plus.

Un métier pénible, mal payé et précaire par-dessus le marché, il n’en faut pas plus pour décourager les plus volontaires, surtout quand d’autres niches de l’économie nationale offrent des situations bien meilleures. Même le ministre de l’Éducation nationale a admis “des difficultés structurelles liées à l’attractivité du métier“…

Pour 2022, plus de 4000 postes n’ont pas trouvé preneurs aux concours enseignants (primaire et secondaire), un chiffre jamais égalé. Au-delà des difficultés de cette rentrée scolaire c’est l’avenir de l’Education nationale qui est en question.

 

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