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France-Élection : Ce sera un enfer pour Macron, avant et après le 24 avril

France-Élection : Ce sera un enfer pour Macron, avant et après le 24 avril

Comme en 2017, le président sortant, Emmanuel Macron et Marine Le Pen vont de nouveau croiser le fer ce 24 avril. Marine s’est fait peur jusqu’à la dernière minute dans la soirée du dimanche 10 avril 2022, avec un Jean-Luc Mélenchon incroyablement haut avec 21,95% des voix. Finalement la candidate du Rassemblement (RN) s’en tire in extremis avec 23,15% des voix au premier tour. Avec ses 27,84% Macron avait le sourire des grands jours, 3 points de plus qu’en 2017. Mais on se demande si ce sourire n’était pas un peu factice vu les difficultés qui l’attendent, durant la campagne du second tour, le soir du 24 avril et après s’il est réélu…

D’abord un constat : Comme il avait siphonné les voix de la gauche en 2017 le chef de l’Etat sortant a atomisé la droite lors de ce scrutin. Valérie Pécresse n’a pas pu faire mieux que 4,78%, d’où les interrogations sur la capacité de la droite à survivre à ce cataclysme après la déroute de 2017. Mais pour Macron les nouvelles ne sont pas bonnes non plus, en effet il n’a plus de réserves de voix ni à gauche ni à droite, il ne lui reste que celles de Mélenchon, les plus difficiles à glaner…

L’intraitable trublion de l’extrême gauche n’a pas choisi l’appellation “Insoumis” pour rien. Celui qui à presque 71 ans livrait peut-être sa dernière bataille électorale ne facilitera pas la tâche à Macron. En effet Mélenchon, qui tire tous azimuts sur le président sortant, sur la droite et l’extrême droite, a fait hier comme en 2017 : Aucune consigne de vote claire, alors que les autres candidats ont rejoué la partition du front républicain en faveur de Macron contre Marine Le Pen. Mélenchon, ennemi irréductible de Marine Le Pen, s’est borné à demander à ses partisans qu’aucun voix n’aille à l’extrême droite au second tour…

Un sondage indique que peu près d’un tiers des électeurs de Mélenchon s’abstiendront ce 24 avril, un tiers votera Macron et un tiers Marine Le Pen. C’est donc la preuve que les électeurs de Mélenchon sont impossibles à canaliser. Si Macron veut leurs voix il va falloir aller les chercher en marchant sur les pas de leur candidat. Le président sortant est-il disposé à sortir de son terrain pour faire les mêmes propositions fracassantes que le champion de l’extrême gauche ? Hier soir il s’est dit disposé à “inventer” une nouvelle façon de gouverner la France en ouvrant large à toutes les bonnes volontés. Cela signifie-t-il faire une place au trublion Mélenchon ? Nous verrons bien…

Le sondage Ifop est une autre source d’inquiétude pour Macron. En effet il lui prédit une victoire très courte au second tour, avec à peine 51% des voix (49% pour Marine Le Pen). On est loin du triomphe de 2017, où Macron avait écrasé son adversaire avec  66,10% des voix. On est encore plus loin du raz-de-marée de 2002, entre le père de Marine Le Pen, Jean-Marie et Jacques Chirac. Le “cordon sanitaire” contre l’extrême droite avait marché à fond, permettant à Chirac un score digne des tristement célèbres dictateurs de la planète : 82,21% des voix. Le remake de 2002 est définitivement à ranger aux oubliettes…

La France a profondément changé, et pas qu’elle d’ailleurs, l’extrême droite prospère un peu partout en Europe et ses électeurs n’ont plus le sceau de la honte gravé sur le front. Les temps changent, en plus Marine Le Pen a renforcé la dynamique en polissant avec un certain brio son discours, ce qui en fera une adversaire redoutable au débat du second tour. Rien à voir avec celle qui avait flanché lors de la joute oratoire de 2017 face à Macron, elle a pris du galon depuis…

Par ailleurs Éric Zemmour, le concurrent de Marine Le Pen à l’extrême droite, a appelé clairement à la faire élire le 24 avril. Et une coalition entre les deux aux législatives pour faire mordre la poussière à Macron n’est pas à exclure. Si on y ajoute la bonne santé de l’Insoumis Mélenchon, le chef de l’Etat sortant est certain que cette fois il ne rééditera pas l’exploit des législatives de 2017, où il avait raflé 351 sièges sur les 577 que compte l’Assemblée nationale…

 

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