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France-Élection : Une affaire de détournement de fonds qui pourrait couler Le Pen

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Le président-candidat, Emmanuel Macron a son affaire McKinsey, sa rivale au second tour de la présidentielle, Marine Le Pen, a la sienne : Un détournement présumé de plus de 135 000 euros, des fonds du Parlement européen. C’est un rapport de l’Office européen de lutte anti-fraude (Olaf) publié par le site français Mediapart ce samedi 17 avril qui le dit. Ce document a été remis à la justice française le 11 mars, et les charges sont lourdes : «Escroquerie», «faux»,  «abus de confiance», «détournement de fonds publics». De sacrés ennuis en perspective pour la candidate du Rassemblement national (RN) et des munitions qui tombent à pic pour Macron avant le fameux débat du second tour, ce 20 avril…

Le rapport explosif de l’Olaf est «en cours d’analyse» par le parquet de Paris, les juges vont tenter de comprendre comment l’ancienne députée européenne  – de 2004 à 2017 – aurait subtilisé 136 993,99 euros d’argent public. Dans ce document qui porte la mention «sensible», la candidate à l’élection présidentielle n’est pas la seule en cause, son papa, Jean-Marie Le Pen, Louis Aliot et Bruno Gollnisch, membre du bureau national du RN ainsi que le groupe parlementaire d’extrême droite Europe des nations et des libertés (ENL) sont également épinglés. Le montant global de l’argent détourné monterait à 617 379,77 euros…

Dans ce rapport de 116 pages, l’Olaf précise que les faits sont suffisamment graves pour «donner lieu à des poursuites pénales contre les anciens députés (…) pour les agissements frauduleux qu’ils ont commis au détriment du budget de l’Union»…

L’avocat de Marine Le Pen, Rodolphe Bosselut, a pointé la «coïncidence» de la publication de l’affaire avec «la campagne du second tour des élections présidentielles». Il affirme que sa cliente n’a jamais pris connaissance du rapport de l’Olaf et doute de l’indépendance de cet organisme relevant de l’Union européenne.

Rappelons que Marine Le Pen fait l’objet d’une mise en examen depuis 2018 pour avoir détourné 339 000 euros de fonds public destinés à la rémunération de ses assistants parlementaires européens. Elle a toujours brandi «une instrumentalisation de la justice» et refuse systématiquement de répondre aux juges. Cette nouvelle affaire pourrait changer la donne…

 

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