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France-Élèves absents durant l’Aïd : La polémique enfle, la Mosquée de Paris exige des explications

France-Élèves absents durant l’Aïd : La polémique enfle, la Mosquée de Paris exige des explications

L’affaire de l’évaluation de l’absentéisme des élèves durant la fête de l’Aïd el-Fitr prend des allures de patate chaude pour le gouvernement. La secrétaire d’État en charge de la Citoyenneté, Sonia Backès, avait déjà émis un communiqué pour démentir ce que certains – l’opposition de gauche surtout – qualifient de “fichage“. Hier mardi 23 mai c’était au tour de sa collègue en charge de la Jeunesse, Sarah El Haïry, de monter au front pour une défense musclée qui a provoqué une autre polémique avec SOS Racisme…

«C’est honteux» de crier au fichage ethnique des élèves de confession musulmane, a asséné Sarah El Haïry sur France info. Elle a redit que l’accusation est totalement fausse puisqu’à aucun moment l’identité des personnes n’a été demandée. La secrétaire d’Etat martèle qu’il n’y a jamais eu de «fichage» mais juste un recensement. «Il est extrêmement et souvent utile d’étudier les conséquences de fêtes religieuses sur les services publics et notamment à l’école. Je ne laisserai pas s’installer cette fausse polémique qu’on voit monter depuis quelques jours», a-t-elle ajouté, reprenant l’argumentaire de Sonia Backès.

Sarah Haïry a qualifié les accusations de «fichage» de «honteuses». «Dans notre pays, nous avons deux extrêmes en ce moment : une partie qui essaie d’opposer les Français entre eux et de jeter l’opprobre sur une pratique religieuse et une autre partie de notre pays essaye de créer une fausse polémique sur quelque chose qui est juste une photographie du fonctionnement de nos services publics à un moment donné. Laissez imaginer qu’aujourd’hui en France, on fiche des élèves en fonction de leur pratique religieuse ou pire, qu’on essayerait de les interdire, ce serait grave», a-t-elle ajouté.

Le tacle était suffisamment appuyé pour que SOS Racisme, qui s’était indigné des pratiques de la direction départementale de la sécurité publique, se sente ciblé. Son président Dominique Sopo a aussitôt réagi : «Chère Élisabeth Borne, une membre de votre gouvernement, Sarah El Haïry, a renvoyé dos à dos l’extrême droite et SOS Racisme. Est-ce la nouvelle ligne du gouvernement ou s’agit-il de propos que vous-même jugez scandaleux ?», s’est-il interrogé…

Il faut dire aussi que l’extrême gauche, la France insoumise (LFI) de Jean-Luc Mélenchon, s’était engouffrée dans la brèche pour bien savonner la planche du gouvernement. Des députés de LFI n’ont pas hésité à clamer que la sortie de la secrétaire d’État n’est rien d’autre qu’«une attaque contre le mouvement anti-raciste». «S’en prendre à la Ligue des Droits de l’Homme, c’est s’en prendre aux droits de l’Homme. S’en prendre à SOS Racisme, c’est s’en prendre à l’antiracisme», a dit Raquel Garrido, une allusion au discours polémique du ministre de l’Intérieur sur la possibilité de supprimer les subventions des associations anti-gouvernementaux.

Face aux bruits Sarah El Haïry a dû se fendre d’un post sur Twitter pour indiquer que SOS Racisme n’a rien à voir avec les extrêmes. «Soyons clairs : SOS Racisme est une association qui lutte contre tous les racismes et donc n’est pas un mouvement politique extrémiste ! Mon engagement contre l’extrême droite ne change pas», a dit la secrétaire d’Etat.

En dépit des dénégations du gouvernement la Grande mosquée de Paris s’est insurgée hier contre “une atteinte à la liberté religieuse” qui “jette encore une fois l’opprobre sur les musulmans de France“. Dans la foulée elle a demandé aux autorités “des éclaircissements” sur “les circonstances qui ont conduit plusieurs chefs d’établissements scolaires à recevoir une demande d’évaluation du taux” d’absence des élèves le 21 avril, lors de la célébration de la fin du Ramadan.

 

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