Le 5 décembre 2024, à la suite d’une journée marquée par la censure historique du gouvernement de Michel Barnier, Emmanuel Macron s’est adressé aux Français pour tenter de rétablir la confiance et de rassurer la nation.
Cette démission survient après une période de grande instabilité politique, où la majorité des députés ont voté pour la motion de censure déposée par les partis de gauche et d’extrême droite. Ce renversement constitue un moment charnière de la présidence de Macron et a rapidement orienté l’attention sur la crise politique qui secoue le pays.
Le président Macron reconnaît l’incompréhension autour de la dissolution
Emmanuel Macron a débuté son allocution en reconnaissant que la dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024 « n’avait pas été comprise » par une grande partie de la population. Bien que cette décision ait été jugée nécessaire par le président, notamment après les résultats des élections européennes et la montée des extrêmes, il admet que cette démarche a plongé le pays dans une situation politique complexe. « Les extrêmes étaient en tête », a-t-il expliqué, évoquant le climat tendu qui a précédé la censure du gouvernement Barnier.
Cette dissolution a créé un contexte politique difficile, avec une Assemblée nationale fragmentée en plusieurs blocs incompatibles. La situation a ainsi conduit à un blocage institutionnel, que l’on peut interpréter comme l’un des facteurs ayant accéléré la chute du gouvernement.
Un gouvernement fracturé : la censure, un signe des tensions politiques
La motion de censure, soutenue par les députés du Nouveau Front populaire (NFP) et du Rassemblement national (RN), a mis en lumière la fracture de l’Assemblée nationale. Emmanuel Macron a vigoureusement dénoncé l’« union de l’extrême droite et de l’extrême gauche dans un front antirépublicain », affirmant que cette alliance contre son gouvernement relevait davantage de stratégies politiques que d’une véritable volonté de réforme pour le pays.
Bien qu’il ait été pointé du doigt par une partie de l’opinion publique, le président a réaffirmé sa détermination à ne pas se soumettre à des pressions politiques en démissionnant. « Je n’assumerai jamais l’irresponsabilité des parlementaires », a-t-il martelé, insistant sur le fait qu’il restera en place pour préserver la stabilité du pays.
Pas de démission, mais un gouvernement inclusif à venir
Emmanuel Macron a également annoncé la formation prochaine d’un nouveau gouvernement. « Je nommerai dans les prochains jours un Premier ministre », a-t-il affirmé. Cette nouvelle équipe devra refléter une plus grande représentativité politique et répondre aux attentes des différentes forces politiques du pays, dans le but de rétablir un minimum de consensus.
Le chef de l’État a précisé qu’un gouvernement plus représentatif est essentiel pour maintenir le bon fonctionnement des institutions et pour éviter une crise de gouvernance prolongée.
Un budget incertain : la loi spéciale pour la continuité des services publics
La question du budget 2025 reste une préoccupation majeure. Après le rejet de la loi de financement de la Sécurité sociale, Emmanuel Macron a annoncé qu’une loi spéciale serait déposée au Parlement avant la mi-décembre. Cette loi temporaire permettra de garantir la continuité des services publics et des activités essentielles, en attendant la mise en place d’une nouvelle politique budgétaire pour 2025. Cette loi devrait également permettre de maintenir les choix économiques de l’année précédente tout en maintenant la stabilité des finances publiques.
L’enjeu de la reconstruction politique
Dans un contexte de crise politique et économique, Emmanuel Macron s’efforce de maintenir une ligne de conduite claire : il reste engagé à conduire son mandat à son terme, tout en cherchant à apaiser les tensions internes et à préserver l’unité nationale.
Le défi est de taille, car la situation reste fragile et les attentes des citoyens sont fortes. Le président devra prouver que son engagement pour la continuité des institutions est plus qu’une simple réponse à une crise, mais un véritable moteur de réconciliation et de stabilité pour le pays.
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