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France-Enquête : Les mêmes problèmes – ou presque – qu’en Tunisie, la cascade de démissions en plus

France-Enquête : Les mêmes problèmes – ou presque – qu’en Tunisie, la cascade de démissions en plus

C’est l’un des défis majeurs du nouveau ministre de la Santé, François Braun : Stopper l’hémorragie dans les hôpitaux publics, les vagues de démissions. Les raisons du dépeuplement des structures de santé : Une logistique défaillante, la détérioration de la qualité des soins, un moral plombé par la pénibilité croissante du métier…

Les soignants qui n’ont pas encore démissionné y pensent sérieusement. Changer complètement de métier, filer vers le secteur privé pour plus de confort dans le travail, plus de confort de vie tout court est la nouvelle tendance. Le personnel hospitalier est en pleine de crise de nef après des mois, des années de tension extrême. En à peine une année – 2020 – plus de 12 000 infirmiers et aides soignants ont tourné le dos à l’hôpital public pour atterrir majoritairement dans le privé.

Mais il y a plus grave encore : D’après une enquête de l’Ordre national des infirmiers, 29% [des infirmiers] souhaitent larguer les amarres d’ici un an. Des départs en cascade qui gagnent aussi les rangs des médecins, en plein questionnement existentiel sur le sens de leur profession…

Un professeur de médecine confie qu’il n’a jamais vu ça en 35 ans de carrière en CHU. Les gestionnaires commencent à piloter les administrations hospitalières en lieu et place des médecins. Une stratégie qui serait pour beaucoup dans la dégradation des conditions de travail et le manque de personnel. “Vous ouvrez la boutique tous les matins et au lieu d’avoir dix employés, vous en avez que sept ou huit parce qu’il y en a deux ou trois qui sont en burn-out“, dit-il à Europe 1.

La conséquence immédiate : “je me suis retrouvé avec des patients qu’on ne pouvait pas opérer pendant six, sept ou huit jours. Et forcément, un matin, vous vous regardez dans la glace et vous vous dites : ‘Est-ce que je suis complice ou est-ce que je quitte le navire ?’ Et bien, j’ai fait le choix de partir“, ajoute le praticien.

Il a fini par jeter l’éponge, il démissionne de son CHU en 2019 pour monter sa propre unité de soins. Les jeunes médecins sont de plus en plus nombreux à céder aux sirènes du privé. Lui voulait être urgentiste mais son passage à l’internat a atomisé ses projets. “Ta journée qui t’attend ne peut pas rentrer dans ta journée prévue par le planning“, dénonce-t-il.

L’hôpital public est tellement en sous-effectif que tu sais que quand tu prends ton poste à 20 heures, tu as 50 patients qui n’ont pas été vus (par l’équipe précédente) en plus de tes patients, donc ça te met une pression énorme“, ajoute le jeune médecin. Après 7 ans d’internat, il a pris la décision de fuir les affres de l’hôpital public et a ouvert son cabinet…

 

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