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France : Enquête sur BHL, accusé de s’être servi dans la caisse d’Arte, le signalement vient de “l’ami des Palestiniens”

France : Enquête sur BHL, accusé de s’être servi dans la caisse d’Arte, le signalement vient de “l’ami des Palestiniens”

Le philosophe (tout le monde n’est pas d’accord avec ce qualificatif) et cinéaste Bernard-Henri Lévy (BHL), l’homme qui avait soufflé à l’oreille de Nicolas Sarkozy l’intervention armée en Libye (le pays traîne encore ce désastre), a du souci à se faire. Ses ennuis lui viennent de l’intraitable député de La France insoumise (LFI) Aymeric Caron, défenseur des grandes causes, dont celle des Palestiniens. L’élu a signalé des financements suspects autour des documentaires de BHL, une enquête pour prise illégale d’intérêts a été diligentée…

Le député accuse le philosophe d’avoir profité de son statut de président du Conseil de surveillance de la chaîne Arte France pour se servir. Les investigations sont menées par la Direction régionale de la police judiciaire de la Préfecture de police de Paris, une information déballée par Mediapart. «Il semble qu’Aymeric Caron a franchi une nouvelle étape dans la campagne de harcèlement qu’il mène, depuis un certain temps, contre moi», a commenté BHL. Il a annoncé une «plainte en dénonciation calomnieuse» contre le député LFI.

Caron avait saisi le 5 février 2025 la procureure de Paris sur la base de l’article 40 du Code de la procédure pénale, pour «prise illégale d’intérêts» présumée en rapport avec «la régularité et l’importance des financements accordés par la chaîne au président de son propre conseil de surveillance».

BHL, à la tête du Conseil de surveillance d’Arte France depuis 1993, «a pu bénéficier, pendant ses 31 années de mandat, d’un soutien substantiel» de la chaîne «pour le financement de ses œuvres audiovisuelles et cinématographiques», ce qui fait «un montant cumulé de 750 000 euros» entre 2011 et 2022, indique le député dans son signalement…

Par ailleurs Arte France dit avoir subventionné «pour un montant non précisé» son film “Le jour et la nuit” (1997) «et acquis en 2004 pour un montant de 68 700 euros les droits de diffusion du film “Bosna !” dont M. Lévy fut le coauteur et le coréalisateur», ajoute l’élu insoumis.

Dans un rapport parlementaire sur l’audiovisuel public élaboré en octobre dernier, Caron, rapporteur, avait pointé ces deux anomalies. Il avait souligné que le financement de ses documentaires par Arte France entraînait «de fortes objections déontologiques (…). En acceptant de bénéficier, directement ou indirectement, d’un soutien financier d’Arte France» en tant que président du Conseil de surveillance de la chaîne, «M. Bernard-Henri Lévy a gravement manqué aux devoirs de sa charge et doit, pour ce motif quitter ses fonctions (…). Un conflit d’intérêts aussi patent ne saurait durer», avait dit le parlementaire.

«Je n’ai aucune responsabilité dans le choix des programmes d’Arte. Je ne siège dans aucune des commissions qui choisissent les films qu’Arte diffuse ou produit. J’ai renoncé à toute rémunération pour les documentaires dont il est question et dont je suis l’auteur», a argué BHL.

«Le Conseil de surveillance et son président n’ont aucune responsabilité ou prérogative éditoriale», a déclaré la chaîne Arte. «Au vu des informations dont nous disposons, le processus habituel et collégial de sélection des programmes a bien été respecté par les instances éditoriales de la chaîne, concernant le soutien d’œuvres écrites, réalisées ou coproduites par Bernard-Henri Lévy (…). L’indépendance éditoriale d’Arte n’[avait] été affectée d’aucune façon», soutient la chaîne…

Il revient à la justice de démêler cette affaire.

 

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