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France – Escalade diplomatique : Le ministre de la Justice veut en finir avec les privilèges de visa pour les élites algériennes

France – Escalade diplomatique : Le ministre de la Justice veut en finir avec les privilèges de visa pour les élites algériennes

Les relations entre la France et l’Algérie, déjà marquées par des tensions historiques, viennent de franchir un nouveau cap. Gérald Darmanin, ministre de la Justice, a annoncé ce dimanche sur LCI son intention de « supprimer » l’accord de 2013 permettant à la nomenklatura algérienne de voyager en France sans visa.

La nomenklatura algérienne fait référence à l’élite politique, administrative et économique en Algérie, généralement composée de dirigeants influents, de hauts fonctionnaires, de militaires de haut rang, ainsi que de personnalités bien connectées au sein des cercles du pouvoir.

La nomenklatura algérienne, en vertu d’accords bilatéraux avec la France (comme celui de 2013 évoqué dans cet article), bénéficiait souvent de facilités pour voyager en France sans visa.

Une décision qui, selon lui, constituerait une « mesure de rétorsion » efficace face aux récents événements exacerbant les tensions entre les deux pays.

Une mesure ciblée contre les élites algériennes

Cet accord intergouvernemental de 2013 autorise les détenteurs de passeports diplomatiques ou officiels algériens, estimés à plusieurs milliers de personnes, à se rendre en France sans visa.

Gérald Darmanin propose de mettre fin à cette facilité, qu’il qualifie de déséquilibrée, pour toucher directement « les dirigeants ou la plupart des décideurs algériens » responsables, selon lui, de pratiques jugées humiliantes envers la France.

Un contexte marqué par des tensions

Cette annonce intervient après un incident impliquant l’expulsion d’un influenceur algérien de 59 ans, surnommé « Doualemn », arrêté en France pour une vidéo jugée litigieuse sur TikTok. Renvoyé en Algérie, il a été immédiatement refoulé vers la France, exacerbant les tensions diplomatiques.

Le ministère algérien des Affaires étrangères a dénoncé une expulsion « arbitraire et abusive », et Gérald Darmanin a rappelé que la souveraineté de chaque pays devait être respectée, mais qu’« une humiliation de la France n’est pas acceptable ».

L’accord de 1968 remis en question

Au-delà de l’accord de 2013, le ministre a également évoqué l’accord bilatéral de 1968, qui confère un statut privilégié aux Algériens en matière de circulation, séjour et emploi en France.

Cet accord, révisé à quatre reprises, est désormais jugé « obsolète » par plusieurs membres du gouvernement, dont l’ex-Premier ministre Gabriel Attal.

Un dialogue fragilisé par des différends multiples

Outre les questions liées à la circulation des personnes, d’autres points de discorde compliquent les relations bilatérales. L’arrestation en Algérie de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, âgé de 75 ans et en mauvaise santé, a suscité l’indignation en France.

Gérald Darmanin a appelé à sa libération, estimant que ce geste « honorerait l’Algérie ».

Une escalade aux conséquences imprévisibles

La suppression de l’accord de 2013 pourrait marquer un tournant dans les relations franco-algériennes, en touchant directement les élites algériennes et en accentuant les tensions diplomatiques.

Cependant, cette mesure soulève également des questions sur son impact réel sur la coopération entre les deux pays et sur les millions de Franco-Algériens qui observent avec inquiétude cette dégradation des relations.

Un avenir incertain pour les relations bilatérales

Alors que la France tente de réajuster ses accords historiques avec l’Algérie, la mise en œuvre de ces mesures risque d’ajouter une nouvelle couche de complexité aux liens déjà fragiles entre les deux nations.

Reste à savoir si ce durcissement contribuera à rééquilibrer les relations ou à accentuer la fracture diplomatique.

 

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