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France : il sera difficile de stopper l’extrême droite en 2027, Marine Le Pen “s’offre” le Sénégal

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La cheffe de file de l’extrême droite française, Marine Le Pen, y croit de plus en plus. Je parle de ses chances d’accéder au palais de l’Elysée après que le président Emmanuel Macron aura tiré sa révérence, après son deuxième et dernier mandat. En tout cas la présidente du Rassemblement national (FN), qui avait fait part de sa lassitude après sa deuxième finale ratée contre Macron, travaille sa stature de future cheffe de l’Etat français. Comment interpréter autrement son voyage à Dakar, au Sénégal, où elle restera 3 jours ?

Avant la présidentielle d’avril 2022 Marine Le Pen avait déjà amorcé le virage de la dédiabolisation de l’extrême droite, elle avait bien lissé son discours, ce qui lui avait permis de faire un bien meilleur score qu’à l’élection de 2017. Elle avait même introduit l’idée de prendre langue avec le président du Sénégal et président en exercice de l’Union africaine, Macky Sall. Bon, depuis ces gages le racisme assumé publiquement – on ne peut pas faire plus public que le Parlement – par un député RN nous a rappelé que l’extrême droite sera toujours l’extrême droite.

Marine Le Pen a rebaptisé le Front national, fondé par son sulfureux papa, Jean-Marie Le Pen, pour prendre définitivement ses distances avec les éruptions racistes et xénophobes de la droite extrême. Il le fallait pour renforcer son statut de présidentiable, pour crever le plafond de verre et soigner sa crédibilité auprès des électeurs des Français, qui ne satisfont pas de la fermeture des frontières comme l’alpha et l’oméga du programme gouvernemental. C’est aussi ça que la présidente du RN cherche à Dakar, sous le sceau «codéveloppement euro-africain»…

«La France et le Sénégal peuvent devenir les deux moteurs d’une relation de confiance retrouvée entre l’Europe et l’Afrique. […] À nous de peser ensemble, à l’OMC comme dans les négociations de bloc à bloc, pour réussir cette conciliation complexe de l’équilibre des sociétés avec les exigences d’une croissance soutenable…”. C’est ce qu’a écrit Marine Le Pen dans une tribune parue hier lundi 16 janvier dans le quotidien L’Opinion.

D’après le journal Le Point la politicienne ambitionne de mettre en place un partenariat Europe-Afrique plus transparent et plus percutant. Il est vrai qu’on peut faire beaucoup mieux que les effets de manche de l’Union européenne (UE), avec des financements dont on ne voit pas la couleur et des projets dont la faisabilité reste à prouver

Marine Le Pen a bien senti cette faiblesse notable de l’UE, face à la Chine surtout et tentera de jouer sa partition en conversant avec des responsables politiques et de la société civile sénégalaise. Des thèmes tels que la sécurité alimentaire, la santé et l’industrialisation de l’Afrique intéresseront forcément ses interlocuteurs. Elle sera aidée en cela par l’eurodéputé RN Philippe Olivier, la vice-présidente de l’Assemblée nationale Hélène Laporte, le conseiller Nicolas Lesage.

Par contre “la délégation entretient le plus grand mystère sur une potentielle rencontre avec le chef de l’État sénégalais, Macky Sall“, a-t-on appris. Mais ça ne devrait pas refroidir les ardeurs de Mme Le Pen, qui a multiplié les gages, jusqu’à proposer qu’un siège de membre permanent au Conseil de sécurité des Nations unies soit donné au Sénégal.

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