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France-Retraites : ils sont certains de vaincre le signe indien qui avait brisé Juppé

France-Retraites : ils sont certains de vaincre le signe indien qui avait brisé Juppé

Manifestement le succès des manifestations et grèves des 19 et 31 janvier, plus celles déjà programmées, ne fait pas flancher le président Emmanuel Macron et son gouvernement. Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, droit dans ses bottes, est convaincu que la réforme des retraites passera sans encombre au Parlement, en dépit des contorsions d’un poids lourd de la majorité, le MoDem

«Je crois que nous aurons une majorité sur la réforme des retraites au Parlement», a dit le numéro deux du gouvernement sur la chaîne LCI. «Les Républicains, s’ils sont cohérents, ont toujours défendu la réforme des retraites et le report de l’âge légal de départ à la retraite», a-t-il ajouté.

Pourtant cela ne va pas de soi dans les rangs de la droite. Les Républicains sont partagés sur ce texte dont la proposition phare est le recul de l’âge légal de départ à la retraite, de 62 à 64 ans à l’horizon 2030. On a même entendu un ténor de la droite, Xavier Bertrand, dire ouvertement son opposition à la réforme de Macron…

Ce qui n’empêche pas le ministre de l’Economie de miser sur la droite pour ne pas avoir à provoquer un énième tollé en passant en force avec le 49.3 «Je suis convaincu que les Républicains voteront cette réforme des retraites et que nous aurons une majorité», a déclaré Le Maire. Il est d’avis qu’«une majorité, ça se construit, ce n’est jamais donné d’avance». Ce que d’ailleurs le gouvernement a expérimenté en s’appuyant sur les votes de la gauche pour faire passer certains projets de loi.

A noter que dans la majorité l’ancien Premier ministre Édouard Philippe, président d’Horizons, est pointé du doigt pour son manque d’ardeur dans le soutien du gouvernement. Et certains de ses députés disent clairement qu’ils pourraient voter contre ou s’abstenir. «J’attends de la majorité qu’elle fasse bloc, c’est quand c’est dur qu’il faut se rassembler et ce n’est certainement pas le moment de s’éparpiller», a asséné Le Maire. «Ce bloc doit s’élargir à tous ceux qui ont vocation à voter cette réforme des retraites», a-t-il ajouté, un clin d’oeil aux Républicains.

«Il est toujours préférable de se donner le mal nécessaire de construire une majorité. Et avoir une majorité au Parlement, c’est avoir la légitimité politique pour que cette réforme s’applique et garantisse […] le régime par répartition», a argué le ministre de l’Economie.

Les choses sérieuses commencent à l’Assemblée nationale ce 6 février. Le Maire précise qu’il y a «des marges de discussion au Parlement», mais que l’exécutif ne transigera pas sur «l’équilibre financier en 2030 du régime de retraite par répartition», comme l’ont dit la Première ministre et le chef de l’Etat.

Les choses sont claires : Macron s’est résolu à faire fi du bruit de la rue pour aller au bout de cette réforme qui a fait reculer moult gouvernements. On se souvient des 3 semaines de grèves, blocages et manifestations qui avaient fait plier en 1995 le Premier ministre de l’époque, Alain Juppé. L’actuel président n’a certainement pas envie que les annales de l’Histoire parlent de lui dans les mêmes termes.

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