France – Immigration : Le Pen veut traiter l’Algérie comme Trump l’a fait avec la Colombie

La cheffe du RN veut appliquer la méthode Trump contre l’Algérie

Les relations déjà fragiles entre la France et l’Algérie risquent de se détériorer davantage après les déclarations polémiques de Marine Le Pen. Invitée sur LCI, la présidente du groupe Rassemblement National (RN) à l’Assemblée nationale a affirmé qu’elle adopterait, envers l’Algérie, la même approche que Donald Trump avec la Colombie en matière de politique migratoire.

« Avec l’Algérie, et tous les pays qui refusent de reprendre leurs clandestins, je ferais exactement ce qu’a fait Donald Trump avec la Colombie », a-t-elle déclaré, faisant référence aux mesures de rétorsion mises en place récemment par l’administration américaine.

Cette déclaration s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre Paris et Alger, alors que le débat sur la réadmission des ressortissants en situation irrégulière enflamme la classe politique française.

Un discours anti-immigration sans concessions

Marine Le Pen, connue pour ses prises de position radicales sur l’immigration, en a profité pour fustiger la situation économique et sociale en Algérie. « L’Algérie a un peuple qui est sacrifié, une jeunesse qui n’a aucun avenir (…) La France n’a aucune responsabilité dans cette situation et, contrairement à certains, je ne céderai pas à la repentance », a-t-elle martelé.

Ce n’est pas la première fois que la dirigeante d’extrême droite exprime des positions fermes contre l’immigration algérienne. Dès 2016, elle avait plaidé pour une suspension de l’octroi de visas aux ressortissants algériens, évoquant un « risque d’afflux migratoire ». En 2022, lors de sa campagne présidentielle, elle avait réitéré sa volonté de conditionner les visas à la réadmission des clandestins par Alger.

La colonisation : un nouvel angle d’attaque

Outre les questions migratoires, Marine Le Pen a également tenu des propos polémiques sur la colonisation française en Algérie. « Je peux comprendre que des peuples souhaitent obtenir l’indépendance, mais je pense que venir dire que la colonisation a été un drame pour l’Algérie, ça n’est pas vrai », a-t-elle déclaré, estimant que la France avait laissé un « capital économique et infrastructurel » suffisant pour faire de l’Algérie « la Norvège du Maghreb ».

Des propos qui résonnent avec ses déclarations passées. En 2017, elle affirmait déjà que « la colonisation avait beaucoup apporté à des pays comme l’Algérie », évoquant notamment la construction d’hôpitaux et de routes. « Que fait le peuple algérien qui a obtenu son indépendance plutôt que de travailler à construire la richesse de leur pays ? Ils partent, ils fuient, ils s’en vont, entre autres, en France », avait-elle accusé.

Une stratégie politique risquée

Ces nouvelles déclarations s’inscrivent dans une volonté claire de Marine Le Pen de séduire une partie de l’électorat français en capitalisant sur les tensions migratoires et historiques entre les deux pays. En prenant exemple sur Donald Trump et sa gestion de la Colombie, elle cherche à imposer un rapport de force avec Alger. Cependant, cette approche pourrait s’avérer contre-productive au vu des relations stratégiques et économiques entre la France et l’Algérie.

Reste à savoir si cette rhétorique va renforcer son électorat ou, au contraire, provoquer une levée de boucliers au sein de la classe politique française et internationale.

Une chose est sûre : ces déclarations ne manqueront pas de raviver les débats sur la politique migratoire et les relations franco-algériennes.