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France-immigration : Patatras, une socialiste pur jus dérape sur Mbappé, Noah et Omar Sy

France-immigration : Patatras, une socialiste pur jus dérape sur Mbappé, Noah et Omar Sy

De toute évidence le projet de loi sur l’immigration sera un des dossiers chauds de l’été. Le personnel politique français sort déjà du bois. L’ancien Premier ministre et président d’Horizons, Édouard Philippe, a jeté un pavé dans la mare en proposant qu’on enterre le statut spécial accordé aux Algériens depuis 1968. On sait que la gauche, de tout temps, ne verse pas du tout dans le durcissement prôné par la droite et l’extrême droite. Mais voilà, ce sujet est littéralement une peau de banane et la présidente socialiste de la région Occitanie, Carole Delga, a glissé dessus en dérapant sur Kylian Mbappé, Yannick Noah et Omar Sy.

Mme Delga voulait certainement bien faire en mettant en relief ces symboles de l’intégration à la française et tout ce que le pays a à gagner en accueillant les étrangers. Ce fut un ratage communicationnel total sur Franceinfo ce mercredi 7 juin. Questionnée sur les projets gouvernementaux autour d’un filtrage des flux de migrants la socialiste s’enflamme : il faut «arrêter de véhiculer cette image d’une immigration qui ne représente qu’une menace»…

«L’immigration, c’est une richesse pour la France. Qui a fait fonctionner les hôpitaux, les maisons de retraite pendant le Covid ? Beaucoup d’immigrés», a-t-elle ajouté, avant d’asséner : «Qui sont les personnalités préférées des Français ? C’est Kylian Mbappé, c’est Yannick Noah, c’est Omar Sy». Et là se produisit un gros malaise et pas que sur le plateau de Salhia Brakhlia.

Comme à l’accoutumée les réseaux sociaux ont été pris d’assaut par les élus, surtout pour démonter l’argumentaire de la présidente de la région Occitanie. Mais le recadrage a commencé sur le plateau, juste pour souligner le caractère incongru du propos vu que les trois modèles de réussite avancés ont vu le jour en France : Mbappé est né en 1998 dans le XIXe arrondissement de Paris ; Noah en 1960 à Sedan, dans les Ardennes et Omar Sy en 1978 à Trappes, dans les Yvelines.

Mme Delga a tenté de donner le change en rétorquant aux journalistes qu’«ils sont d’origine d’autres pays (…). Ce sont les fruits de l’immigration». Bref, elle s’est enfoncée de plus belle. Elle a compris quelques heures après, face au tollé, qu’il fallait tenter de rectifier le tir. Elle a fait amende honorable en disant qu’elle s’est «mal exprimée». Mais le mal est fait. Elle est tombée dans les vieux poncifs de l’extrême droite : Pointer des modèles d’intégration pour dire que tous les étrangers doivent rentrer dans ce moule.

«Carole Delga affiche ses préjugés sur la nationalité de Français d’après leur couleur de peau. Consternante contamination par les clichés de l’extrême droite», a promptement réagi le leader de la France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon. Elle a accusé la socialiste de «défaire la France». La députée écologiste Sandrine Rousseau a été plus sobre mais tout aussi cinglante : «Wow la séquence…».

Une kyrielle de députés de la Nupes (Nouvelle union populaire écologique et sociale) sont montés au front pour tacler : Carlos Martens Bilongo, Sébastien Rome, Benjamin Lucas, Nadège Abomangoli, etc. «Au bout de combien de générations madame Delga nous autorise-t-elle, nous qui sommes noirs, à être considérés comme Français ?», se demande la députée LFI de Seine-Saint-Denis sur Twitter, qui «se passera des biais racistes de ceux qui disent “ j’ai un ami noir ” ou “ j’aime Noah”».

En fin de matinée la socialiste a tenté une sortie pour calmer la bronca : «Je m’appelle Delga. Première, deuxième, 100e génération, nous sommes tous des enfants d’immigrés». Elle a fait part de ses regrets dans la formulation. «Face à ceux qui brandissent l’immigration comme une menace, j’ai rappelé que c’est une richesse, une contribution au génie et aux succès de notre pays», argue la présidente du Conseil régional d’Occitanie sur les réseaux sociaux…

A-t-elle convaincu ? On verra bien. Ce qui est certain c’est qu’elle apporte la preuve, une fois de plus, que la France est loin d’avoir fait la paix avec son passé et les chemins que lui impose un devenir qui passera forcément par le métissage, dans toutes les franges de la société.

 

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