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France : La lutte contre la réforme booste les syndicats, les adhésions explosent

France : La lutte contre la réforme booste les syndicats, les adhésions explosent

Les syndicats n’étaient plus dans l’air du temps, avec le règne absolu de l’individualisme et un changement total des moeurs au travail. Les Français, qui se droitisent de plus en plus, reprochent surtout aux syndicalistes un gauchisme obsessionnel dont l’alpha et l’oméga sont d’empêcher la roue économique de tourner. Et bien tout ça c’est terminé, “grâce” au président Emmanuel Macron et sa réforme des retraites

L’ambiance des mobilisations des 19 et 31 janvier contre ce texte a réveillé une ferveur syndicale qu’on n’a pas vue depuis le combat contre les réformes d’Alain Juppé, en 1995. Et la dynamique dope les nouvelles adhésions, rapportent RTL et RMC ce vendredi 3 février.

Les Français, dont l’écrasante majorité est opposée au report de l’âge de départ à la retraite (de 62 à 64 ans d’ici 2030), redécouvrent les vertus du combat syndical. Ils redécouvrent surtout la nécessité d’être protégés par de puissants boucliers dans un monde qui se durcit de plus en plus. Et ce sont les ténors syndicaux qui profitent le plus de ce sursaut : 10 000 nouvelles adhésions à la CFDT, 7 215 à la CGT, 5 000 à Force ouvrière (FO)…

Même les petites formations syndicales surfent sur l’embellie : la CFTC, cinquième syndicat de l’Hexagone, a vu ses adhésions bondir de 75 à 176 cette année, ce qui fait une montée de 133%. Les responsables syndicaux ne cachent pas leur joie. Yvan Ricordeau, secrétaire national de la CFDT, est d’avis que les salariés qui intègrent son syndicat «donnent un accord à [leurs] positions».

«Ce sont souvent des salariés isolés qui font le choix d’adhérer à une organisation syndicale parce qu’il y a un mouvement important sur les retraites», indique le secrétaire national de la CFDT. Ces nouveaux syndiqués, précise la CGT, viennent majoritairement du privé.

Mais le phénomène n’est pas récent, les phases de combat social boostent traditionnellement les syndicats : «Quand il y a des conflits, que ce soit à l’échelle d’une entreprise ou à une échelle plus large, ça peut amener des vagues d’adhésions», explique Rémi Bourguignon, professeur à l’université Paris-Est-Créteil. Il reconnait toutefois que le phénomène atteint exceptionnellement des niveaux «aussi importants que ceux qui nous sont annoncés là». Il parle d’«une véritable originalité» en ce début d’année.

La dernière vague de ce type remonte à fin 2019, quand les syndicats se sont mobilisés pour bloquer le projet de réforme des retraites, qui fut ensuite mis dans un tiroir du fait de la pandémie du Coronavirus. Macron l’a remis sur la table dès qu’il a été réélu en 2022…

Un responsable de la CFTC ne boude pas son plaisir : «si cela peut faire revivre le syndicalisme, tant mieux». On est passé de 10% de travailleurs syndiqués, deux fois moins qu’il y a cinquante ans, à cette forte poussée. Est-ce que la tendance persistera ? Cela dépendra surtout du succès des prochaines mobilisations contre le gouvernement et de ce que lâchera – ou pas – ce dernier pour répondre aux doléances de la rue…

 

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