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France : La ministre de l’Education sort ses enfants du public pour les planquer dans le privé, ses justifications choquent

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A ceux qui lui reprochaient son “passage éclair” au ministère de l’Éducation le Premier ministre a dit qu’il débarque à Matignon avec “la cause de l’école, (…) mère de nos batailles“ et qu’elle sera une de ses “priorités absolues. Peut-être que Gabriel Attal en 5 mois a pu passer entre les gouttes et se faire des copains chez les enseignants, notamment en leur enlevant l’épine de l’abaya à l’école, mais pour son successeur Amélie Oudéa-Castéra c’est pas gagné. Elle fait une entrée fracassante avec un méga scandale autour de ses enfants qu’elle a sortis de l’école publique pour les planquer dans le privé. Ce sont surtout ses justifications qui heurtent les profs qu’elle est censée cajoler. Et quand les profs ne sont pas contents attention

Ce premier déplacement en tant que ministre de l’Éducation et des Sports était pourtant bien parti. Le sujet de ses enfants scolarisés dans un établissement privé parisien s’est invité dans la visite d’un collège des Yvelines. La toute nouvelle ministre n’a pas trouvé mieux que ces explications : «On en a eu marre (…). Mon fils aîné, Vincent, a commencé à l’école publique (élémentaire) à Littré (VIe arrondissement de Paris)». La «frustration» a vite pris le pas avec «des paquets d’heures qui n’étaient pas sérieusement remplacées», a argué Mme Oudéa-Castéra.

Elle a alors tiré un trait sur le public et mis ses petits au collège-lycée Stanislas. A noter que cet établissement privé catholique a été la cible d’une enquête de Médiapart, à cause de «l’univers sexiste, homophobe et autoritaire du collège».

Evidemment un tel déballage ne pouvait pas passer au-dessus des syndicats d’enseignants et des professeurs, comme à leur habitude ils ont été prompts dans la contre-attaque. Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat du secondaire, a pointé sur X (ex-Twitter) «Des propos lunaires et provocateurs, contre le service public d’éducation et ses personnels».

«L’enseignement privé est responsable du manque de mixité sociale, des inégalités scolaires et sociales et de la ‘baisse du niveau’», a répliqué le syndicat Sud éducation. La CGT Educ’action dénonce une «lamentable et indigne prise de parole de la nouvelle ministre». Même indignation chez Jean-Rémi Girard, président du Snalc (collèges et lycées) : c’est «une histoire intéressante parce qu’elle dit sur l’abandon de l’école publique par nos dirigeants».

Le FSU-SNUiPP, qui souligne les mots «hallucinants» de sa ministre, lui a fait des suggestions.

Les professeurs aussi n’ont pas raté leur nouvelle responsable : «Jeter l’opprobre une nouvelle fois sur les profs, crier à la TV qu’on est trop absents, c’était LA chose à faire pour ’régénérer le métier d’enseignant’», publie un enseignant sur X. Un professeur de maths s’insurge sur le même réseau social contre le «culot» de la ministre.

 «Je suis scié. Je crois qu’elle aurait mieux fait de ne pas répondre», se désole un enseignant d’histoire-géographie. Une professeure d’économie en région parisienne a fait part de son énervement : «La ministre de l’Éducation en a marre des dysfonctionnements de l’école publique et trouve que l’école Littré (…) n’est pas assez bien pour ses gosses. Quelqu’un pour lui parler vite fait de l’état des écoles du 93 ?»

Les profs ne sont pas le seul problème de la nouvelle ministre il y a aussi l’opposition, le secrétaire général du Parti socialiste Olivier Faure a dénoncé sur X les propos «hallucinants» en glissant cette terrible réflexion : «l’école publique dont je suis désormais la ministre n’était pas assez bien pour mes enfants alors je les ai scolarisés dans un lycée privé dont les valeurs sont, selon les enquêtes qui y ont été réalisées, loin des valeurs républicaines».

Le député de la France insoumise Rodrigo Arenas est même allé jusqu’à demander au rectorat de Paris une enquête pour «vérifier les propos dénigrants de la ministre»….

Comme rampe de lancement il y a mieux. Mme Oudéa-Castéra sait qu’elle s’est fait beaucoup d’ennemis en une seule sortie et qu’aucun cadeau ne lui sera fait. Et puisqu’elle connait si bien les problèmes de l’école publique au point d’avoir sorti ses enfants et bien qu’elle les résolve maintenant qu’elle a tous les leviers dans ses mains…

 

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