On vous parlait du business très florissant entre l’Algérie et la France en dépit des contentieux très lourds, la pâte à tartiner algérienne El Mordjene ne fait plus partie des échanges entre les deux pays. Le produit, qui faisait un malheur dans les rayons des commerces français, a été stoppé net par les autorités locales. Il est désormais interdit d’importation dans toute l’Union européenne, en vertu de «l’article 20, troisième alinéa, du règlement n°2202/2292».
Les derniers containers de la célèbre pâte algérienne ont été confisqués au port de Marseille, les nombreux adeptes de ce produit, qui dit-on faisaient parfois des centaines de kilomètres pour l’acheter, devront se rabattre sur la concurrence. Le journal belge “La Libre” donne la raison de ce tour de vis qui pulvérise en plein vol la petite merveille algérienne. Cette dernière ne serait pas conforme à la législation européenne en la matière…
Officiellement le bannissement d’El Mordjene est uniquement du à des motifs sanitaires, les autorités européennes arguent notamment le non-respect des normes appliquées sur les produits alimentaires contenant des ingrédients d’origine animale. Un argumentaire balayé par de nombreux consommateurs et les producteurs algériens, ils y voient plutôt du protectionnisme pour se débarrasser d’un redoutable concurrent.
C’est en tout cas le son de cloche émis par le président de l’Association algérienne de protection des consommateurs (Apoce), Mustapha Zebdi ; il a déclaré ceci hier vendredi 13 septembre : «Le produit entrait et voyageait… et quand il est devenu un danger pour leur produit bien-aimé, ils ont fait tous les tests et sorti toutes les normes !!! (…). Nous avons obtenu les documents notifiant l’interdiction d’importer (…). Nous allons prendre une décision ferme».
«Quand il y a des risques et des menaces sur leurs produits, les Européens cherchent n’importe quelle faille pour les protéger. Ils mettent toutes les interdictions possibles pour défendre leurs produits. Nous sommes dans l’obligation d’être solidaires et de défendre nos produits», ajoute le président de l’Apoce.
Il sera très difficile de convaincre les Algériens que cette interdiction est dictée par des considérations autres que l’urgence de protéger des marques solidement établies sur le marché français, telles que Nutella. Depuis que le produit algérien est sur les rayons il bouscule les ténors. Cette affaire rappelle les arguments fallacieux qui avaient été débités par les producteurs espagnols en mars 2024 pour virer les fraises marocaines.
Reste à savoir si l’affaire El Mordjene aurait des déflagrations politiques entre Paris et Alger, dont les relations sont descendues de plusieurs crans après la prise de position du président Emmanuel Macron sur le Sahara occidental. Donc dossier à suivre…
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