Il est trop tôt pour affirmer que le président Emmanuel Macron est mouillé de quelque manière que ce soit à l’affaire des eaux en bouteille, un dossier explosif, politiquement et judiciairement. Le chef de l’Etat a été cité dans d’autres dossiers mais n’a jamais été personnellement épinglé par la justice. Donc attendons. Par contre qui est certain c’est que l’enquête du journal Le Monde et de la cellule investigation de Radio France sur le lobbying de Nestlé jusqu’au sommet de l’Etat ne soigne pas l’image du pouvoir exécutif…
Dans un pays englué dans une crise politique dopée par le président de la République, dans un pays où la parole des Chefs (ils sont dans les bas fonds dans les sondages) est décrédibilisée et démonétisée et où la crise économique alimente la défiance un tel déballage est cataclysmique pour les pouvoirs publics. Les deux médias ont rapporté hier mardi 4 février qu’en dépit des mises en garde des autorités de santé, l’État a piétiné la réglementation encadrant les eaux minérales naturelles.
Des courriels et des notes ministérielles ont apporté la preuve que les cabinets de Matignon et de l’Élysée ont donné leur aval au groupe Nestlé Waters pour appliquer des traitements non conformes dans ses usines (des filtres à charbon et des filtres UV), dans le but d’éviter des contaminations bactériologiques dans la chaîne de production.
La sénatrice écologiste Antoinette Guhl est intervenue ce mercredi lors des questions au gouvernement : «L’affaire Nestlé est en train de devenir un terrible scandale d’État […] Les révélations confirment que Nestlé a fraudé, au vu au su des ministres, que cette fraude s’est faite contre l’intérêt des citoyens. Hier, nous apprenions que Nestlé a fraudé au vu et au su de l’Élysée».
«Qui gouverne réellement la France», a interrogé l’élue de Paris, en fustigeant «le rapport plus que problématique de la macronie avec les intérêts privés». Elle attend de l’exécutif des explications formelles. «Toute la transparence sera faite», a répliqué le ministre de la Santé Yannick Neuder. Il renvoie au rapport de la Commission d’enquête sénatoriale sur le scandale des eaux en bouteille. «Nous attendons les conclusions de cette commission d’enquête pour pouvoir prendre en toute transparence les décisions qui s’imposent», a-t-il ajouté.
Le ministre a déclaré par ailleurs qu’il y a eu une «fraude» sur l’étiquetage, ayant «donné lieu à un contrôle». A noter que le socialiste Alexandre Ouizille, rapporteur de la Commission d’enquête, a fait savoir hier qu’il allait auditionner Alexis Kohler, le secrétaire général de l’Élysée, dont le nom est apparu dans les mails échangés avec Nestlé Waters.
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