La cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques (JO) de Paris continue de faire du bruit, beaucoup trop au goût des initiateurs de ce spectacle qui est sans aucun doute le plus original de toute l’histoire des JO. Mais voilà, le problème avec l’originalité c’est qu’elle est certes toujours encensée par certains mais également vilipendée par d’autres. Ça n’a pas loupé avec le rendez-vous de Paris, regardé par quelque 2 milliards de personnes. Thomas Jolly, le directeur artistique de cette grande affaire, est assaillie depuis le 26 juillet dernier par un déluge de commentaires haineux. Le dossier a atterri devant la justice…
Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour cyberharcèlement, suite à une plainte déposée par Thomas Jolly le 30 juillet 2024. Les investigations, pilotées par le Pôle national de la Lutte contre la Haine en ligne (PNLH) du parquet, seront effectuées par l’Office central de Lutte contre les Crimes contre l’Humanité et les Crimes de Haine (OCLCH), ont confié des sources proches du plaignant.
La plainte déposée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) dit que l’homme est «la cible sur les réseaux sociaux de messages de menaces et d’injures critiquant son orientation sexuelle et ses origines israéliennes supposées à tort», a confirmé le parquet de Paris. Les chefs d’accusation formulés sont «menaces de mort en raison de son origine, menace de mort en raison de son orientation sexuelle, injure publique en raison de son origine, injure publique en raison de son orientation sexuelle et diffamation».
Et manifestement la «première analyse» des messages est suffisamment édifiante pour que le Parquet mobilise l’OCLCH. «Beaucoup de messages» haineux ont été libellés «en anglais». La provenance géographique des messages n’a pas encore été déterminée ce vendredi 2 août, mais «il y a sans doute des auteurs à l’étranger», a confié une source, ajoutant que l’enquête ne fait que commencer.
A noter qu’une autre enquête a été déclenchée cette semaine à Paris, pour cyberharcèlement aggravé et menaces de mort en direction de la DJ française Barbara Butch, militante féministe et lesbienne, personnage phare du tableau controversé animé par des drag-queens.
Le comité d’organisation des JO de Paris «condamne fermement les menaces et le harcèlement» qui ciblent les concepteurs et artistes de la cérémonie d’ouverture. «Paris-2024 apporte son soutien à Thomas Jolly ainsi qu’aux auteurs et artistes de la cérémonie face aux attaques dirigées contre eux»…
«Au nom de Paris et en mon nom personnel, je souhaite apporter mon indéfectible soutien à Thomas Jolly face aux menaces et harcèlement dont il est victime depuis plusieurs jours et qui l’ont conduit à devoir déposer (…). A l’occasion de la cérémonie d’ouverture, Thomas Jolly a porté haut nos valeurs. Ce fut pour Paris une fierté et un honneur de pouvoir compter sur son talent pour magnifier notre ville et dire au monde ce que nous sommes», a embrayé la maire de Paris, Anne Hidalgo.
Là où beaucoup de spectateurs, observateurs et journaux du monde entier magnifient la créativité des talents français et la richesse culturelle de l’Hexagone d’autres pointent des symboles religieux piétinés. Les milieux conservateurs et l’extrême droite – en France, en Italie et ailleurs dans le monde – ont copieusement tiré sur la cérémonie d’ouverture des JO. Même l’épiscopat français et le candidat à la présidentielle américaine Donald Trump ont fait part de leur indignation…
La réaction la plus surprenante a sans doute été celle du président turc Recep Tayyip Erdoğan, lui dont on connait la haine cordiale pour son homologue Emmanuel Macron. La Turquie ne rate jamais une occasion de régler ses comptes avec la France, Erdoğan l’a démontré en interpellant le pape François pour ramener dans le droit chemin la “Fille aînée de l’Église”, la France. Ankara est toujours partant quand il s’agit de canarder Paris.
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