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France : Le favori à la présidentielle dans le viseur de la Justice et c’est du lourd

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C’est le pire qui pouvait arriver à l’ancien Premier ministre et maire du Havre, Édouard Philippe. Celui que tous les sondages donnent favori à la présidentielle de 2027 est ciblé depuis décembre dernier par une enquête du Parquet national financier (PNF), pour «prise illégale d’intérêts, détournement de fonds publics, favoritisme et harcèlement moral». C’est du très lourd. Bon, il y a des raisons d’espérer vu que d’autres ténors de la majorité tels que le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti et le Haut-commissaire au plan, François Bayrou, ont été relaxés. Mais il faut reconnaître que les charges étaient moins épaisses, alors que pour Philippe…

C’est le journal Le Monde qui a ébruité l’information ce mercredi 3 avril. Il a indiqué qu’une perquisition a eu lieu aujourd’hui même à l’Hôtel de Ville de la commune normande et au siège de la communauté urbaine du Havre. L’office anti-corruption (Oclciff) et la police judiciaire de Rouen mènent les recherches.

Mais l’ancien Premier ministre n’est pas le seul dans le viseur PNF, une adjointe à la mairie, Stéphanie de Bazelaire et la directrice des services de la communauté urbaine Le Havre Seine Métropole, Claire-Sophie Tasias, sont dans le même bateau. Leurs déboires sont venus d’une plainte déposée en septembre 2023 par une ancienne collaboratrice. Ils sont accusés d’avoir trempé dans des délits autour de l’exploitation de la Cité numérique de la ville normande.

«Adviendra ce qui adviendra», rétorquait au HuffPost le cercle de Philippe, jusqu’ici le mieux placé pour défendre les chances du camp d’Emmanuel Macron aux élections de 2027. «Le maire, les élus et les équipes de la ville du Havre et de la communauté urbaine (…) se tiennent entièrement et sereinement à la disposition du parquet pour donner l’ensemble des éléments nécessaires à l’enquête», arguaient fermement tous les suspects dans cette affaire.

Le point le plus problématique est une convention scellée entre la communauté urbaine et l’association LH French Tech pour gérer la Cité numérique du Havre. Le hic c’est que la présidente bénévole de LH French Tech, Stéphanie de Bazelaire, est également adjointe d’Édouard Philippe à la mairie en charge de l’innovation. Un conflit d’intérêts manifeste. D’après la même source Philippe a été mouillé par des lanceurs d’alerte, des juristes de la communauté urbaine.

«C’est très encourageant pour le statut de lanceur d’alerte et pour tous les agents publics qui, dans l’exercice de leurs fonctions, y compris au plus haut niveau, sont témoins de faits susceptibles de relever d’infractions», a commenté Christelle Mazza, avocate de la plaignante. «Ils constituent, et cette affaire en témoigne à ce stade, de véritables sentinelles démocratiques», a-t-elle ajouté.

Reste à savoir si le futur candidat à la présidentielle y laissera des plumes. Une autre favorite, Marine Le Pen, cheffe de file du Rassemblement national, aurait pu profiter des pépins de Philippe. Sauf qu’elle aussi, son père Jean-Marie Le Pen et une pléthore de personnes ont rendez-vous avec la justice en septembre prochain pour s’expliquer sur des présumés détournements de fonds européens.

A moins que ce soit le très remuant et ambitieux ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin ou le jeune Premier ministre Gabriel Attal qui profite de la chute éventuelle de Philippe. Nous verrons bien, c’est encore très loin 2027…

 

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