Une récente étude menée par le CNRS dans le cadre de l’Observatoire national des discriminations et de l’égalité dans l’enseignement supérieur (Ondes) révèle une discrimination marquée à l’encontre des jeunes femmes portant le voile dans leur quête de contrats d’apprentissage.
Ce constat soulève des interrogations cruciales sur l’égalité des chances en France.
L’étude, basée sur une méthode de “testing” impliquant des CV fictifs, montre que le port du voile réduit de 80 % les chances de décrocher un entretien pour un contrat d’apprentissage. Ces CV, portant des noms français et maghrébins, présentaient des qualifications et parcours scolaires strictement identiques, mais seuls les profils sans voile ont obtenu des réponses favorables.
Les candidatures ont été envoyées à un échantillon de 2 000 PME parisiennes sélectionnées dans la base de données de l’Insee. Les chercheurs rapportent un rejet accru des candidates voilées, qu’elles soient d’origine française ou maghrébine.
Pour les candidates voilées d’origine française, les chances de décrocher un entretien sont réduites de 81,4 %. Pour celles d’origine maghrébine, cette diminution atteint 84,9 %. De plus, le port du voile entraîne une hausse de 25 % des réponses négatives globales.
Les chercheurs précisent que, dans le secteur privé, le port du voile n’est pas interdit par la loi, sauf si un règlement intérieur le stipule. Pourtant, ces chiffres témoignent d’une discrimination implicite dans les processus de recrutement.
Selon les auteurs de l’étude, l’apprentissage constitue une voie majeure pour l’insertion professionnelle des jeunes en France. Cependant, ces résultats mettent en lumière les barrières supplémentaires auxquelles sont confrontées les jeunes femmes voilées, malgré leurs qualifications.
Cette étude soulève des questions profondes sur l’inclusion dans le monde professionnel en France. Alors que l’égalité des chances est une valeur fondamentale, les données révèlent un écart inquiétant entre les principes et la réalité.
Les chercheurs appellent à une prise de conscience collective pour garantir une véritable équité dans l’accès à l’emploi.
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