France : Le secteur manufacturier en déclin face à une concurrence étrangère croissante

Le secteur manufacturier français continue de s’affaiblir en cette fin d’année, enregistrant une baisse de 0,8 % de la production en septembre, un chiffre qui dépasse les prévisions des économistes, selon le Wall Street Journal. Ce déclin suit une augmentation inattendue en août, principalement due aux bonnes performances des industries automobile et pharmaceutique. Cependant, la reprise s’est inversée en septembre, provoquant une contraction globale du secteur.

L’économiste Claus Vistesen, de l’institut Pantheon Macroeconomics, qualifie cette situation de « préoccupante » pour l’industrie française, prédisant une aggravation au début du quatrième trimestre. Il souligne les défis du secteur automobile face à la concurrence asiatique, notamment chinoise, qui domine la production de voitures électriques.

Fermetures et licenciements en Europe

Face aux pressions économiques, des géants européens comme Michelin et Schaeffler annoncent la fermeture de plusieurs sites et la suppression de plus de 5 000 emplois. Volkswagen envisage aussi la fermeture de trois usines en Allemagne pour réduire ses coûts. La présidente de l’Association de l’industrie automobile allemande, Hildegard Müller, explique que les fournisseurs sont compétitifs sur la scène internationale, mais que les coûts d’exploitation en Europe rendent la situation difficile. Elle insiste sur la nécessité de prendre des mesures pour les prix de l’énergie et d’améliorer les infrastructures.

Une crise énergétique persistante

Malgré une relative stabilisation des prix de l’énergie après la crise russo-ukrainienne de 2022, les industries à forte consommation énergétique, comme la sidérurgie, le verre et l’automobile, subissent encore l’impact des contrats passés au sommet de la crise. Ces coûts demeurent un fardeau significatif pour ces secteurs, pesant directement sur leur rentabilité.

Selon le Wall Street Journal, les exportations françaises ont reculé en octobre, enregistrant une baisse marquée des commandes internationales, selon un rapport de S&P Global. Tarek Kamal Chaudhry, économiste chez Hamburg Commercial Bank, estime que le secteur industriel français est « enlisée dans une crise profonde » en raison des tensions géopolitiques et du ralentissement de l’économie mondiale.

Un risque accru pour la croissance économique Française

Si l’économie française a pu bénéficier, entre juillet et septembre, d’une augmentation des dépenses liée aux Jeux olympiques et paralympiques à Paris, cet effet positif semble se dissiper au quatrième trimestre. Cela place le deuxième plus grand pays de la zone euro face à une croissance affaiblie et rend difficile l’atteinte d’un « atterrissage en douceur » après des années de turbulences économiques.

Chaudhry ajoute que « les entreprises réduisent leurs effectifs et se montrent pessimistes pour l’année prochaine », reflétant un climat de méfiance quant à la capacité de l’économie française à résister aux pressions croissantes.