Après son approbation par la Chambre Haute, le projet de loi sur l’immigration se dirige désormais vers l’Assemblée nationale, où les débats s’annoncent tendus et complexes.
Un Accord Facile en Commission Mixte Paritaire
Ce qui semblait être une simple formalité s’est transformé en un débat animé. Après l’accord conclu entre la droite et la majorité en commission mixte paritaire (CMP) mardi après-midi, le Sénat a été la première chambre à voter sur le projet de loi immigration dans sa nouvelle version. Le texte a été largement approuvé par la Chambre Haute, avec 214 voix pour et 114 contre. Cependant, l’étape suivante à l’Assemblée nationale, prévue à partir de 21 heures 30, s’annonce beaucoup plus compliquée.
Des Concessions et un Durcissement
Les négociations entre la droite et la majorité sénatoriale LR ont abouti à un accord qui a considérablement modifié le texte initial. Des prestations sociales différenciées à la réforme de l’aide médicale d’État, en passant par le rétablissement du délit de séjour irrégulier, le durcissement du regroupement familial et des conditions de régularisation des travailleurs clandestins dans les métiers “en tension”, de nombreuses concessions ont été obtenues par Les Républicains.
Éric Ciotti, chef de file de la droite, a qualifié ces changements de “véritable tournant”, mettant en avant la nécessité de mettre fin à l’attrait migratoire qui faisait de la France le modèle social le plus généreux d’Europe.
Une Co-construction Saluée par la Majorité
Avant le vote, les sénateurs de la majorité sénatoriale ont salué la co-construction de ce projet de loi. Jean-Noël Buffet, président LR de la commission des lois du Sénat, a loué le “résultat d’un travail de longue haleine” et a souligné l’évolution positive du texte au fil des discussions. La co-construction a également été applaudie par le centriste Philippe Bonnecarrère, soulignant la solidité de la majorité sénatoriale.
Critiques de l’Opposition
Cependant, le projet de loi suscite de vives critiques de la part de la gauche sénatoriale. Patrick Kanner, chef des socialistes au Sénat, a qualifié le texte de “police des étrangers”, dénonçant sa violence et accusant le gouvernement de succomber au populisme sous l’œil attentif de l’extrême droite. L’écologiste Guy Benarroche a déploré une “victoire idéologique du RN” et a estimé que la loi avait échappé à ses auteurs. Pour le communiste Ian Brossat, bien que n’ayant pas voté pour l’extrême droite, le résultat est une application du programme de l’extrême droite avec la mise en place de la préférence nationale.
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