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France-Législatives : La guerre de Poutine coûtera cher à Macron

France-Législatives : La guerre de Poutine coûtera cher à Macron

On le sait, quand ça va mal les votes basculent vers les extrêmes. Et là ça va encore plus mal en France depuis l’incursion russe en Ukraine. Avec une inflation importée de plus de 5%, les électeurs français sont tentés de sécuriser leurs arrières sociales en pariant sur la Nouvelle union populaire écologiste et sociale (NUPES), un attelage hétéroclite monté par le leader de la France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon et qui a créé la surprise au premier tour des législatives. Cela ne veut pas dire que la NUPES réglera tous les problèmes des Français sur le pouvoir d’achat face à une inflation qui n’a pas fini de tourmenter le monde, mais une bonne frange des électeurs a envie d’y croire. Et ça en soi c’est un gros problème pour le camp d’en face, Ensemble!, l’autre coalition montée par le chef de l’Etat, Emmanuel Macron.

Au nombre de voix, une estimation Ipsos-Sopra Steria, la même que le ministère de l’Intérieur, donne la NUPES et Ensemble! au coude-à-coude, avec 26,1% chacun. Alors que d’après les évaluations du journal Le Monde, la NUPES est en tête pour le total des voix au niveau national avec 26,10%, contre 25,81% pour la coalition de Macron. Est-ce que cela suffira pour renverser ce dernier dimanche prochain et lui imposer une cohabitation, avec Mélenchon au poste de Premier ministre ?

D’après les projections, qui s’appuient sur des calculs très complexes sur la base des réserves de voix, etc., Ensemble! est crédité de 255 à 295 sièges dans la future Assemblée nationale, alors que le camp Mélenchon devrait se contenter de 150 à 190 postes de députés. C’est beaucoup certes, surtout en comparaison avec ce que ce dont la gauche dispose actuellement au Parlement, mais ça ne suffirait pas pour réaliser tous les rêves de NUPES. Toutefois cela ne veut nullement dire que les ennuis de Macron sont terminés pour autant…

La campagne du deuxième tour, qui a commencé dès hier dimanche, peut changer la donne. Très habilement, les macronistes, qui avaient déjà rodé leurs arguments, ont commencé à agiter le chiffon rouge de l’extrême gauche et à la diaboliser en lui prêtant le dessein de tout démolir si elle conquiert le pouvoir. Les compagnons de Mélenchon sont présentés comme des anti-Européens notoires qui vont scier la branche sur laquelle est assise la France, détruire l’économie du pays en taxant à tour de bras ceux qui investissent, casser la croissance et autres joyeusetés. La droite a déjà donné pour consigne de ne donner aucune voix aux extrêmes, que ce soit la droite de Marine Le Pen ou la gauche de Mélenchon…

C’est cela l’écueil majeur de Mélenchon : il sera combattu aussi bien par la droite – Les Républicains – que par son ennemie de toujours, l’extrême droite de Le Pen. C’est ce qui pourrait empêcher la NUPES de réaliser le grand chelem ce dimanche 19 juin, selon les sondeurs. Mais un exploit est toujours possible si elle arrive à rassurer les électeurs du centre et de la droite modérée sur sa capacité à tenir les rênes de la France sans casse économique…

Macron aussi devra carburer pour dépasser le seuil que lui prédisent les sondages, car perdre sa majorité parlementaire – il lui faut 289 sièges sur 577 – signifie nouer des alliances avec la droite pour appliquer son programme, et in fine il sera l’otage de cette dernière. Cette situation fera du camp présidentiel l’ennemi des mélenchonistes et l’extrême gauche alliée aux socialistes et aux verts se débrouillera pour miner le terrain de l’Assemblée nationale avec des batailles sur chaque vote. Quand on vous disait que ce quinquennat sera un enfer pour Macron...

 

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