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France-Législatives : Le scénario catastrophe qui terrifie Macron et confirmé par les sondages

France-Législatives : Le scénario catastrophe qui terrifie Macron et confirmé par les sondages

La sérénité n’est pas de rigueur dans la maison présidentielle à la perspective du scénario catastrophe qu’on avait exposé ici même. Certes le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, peut s’enorgueillir d’avoir atomisé l’extrême droite lors des législatives à l’étranger dimanche 5 juin mais pour ce qui est du scrutin sur le territoire français rien n’est joué, loin de là, à en croire les sondages et les bruits dans le camp présidentiel…

D’abord il y a l’explosion en plein vol de l’ex-socialiste et ancien ministre Manuel Valls, qui a n’a pas pu franchir l’obstacle du premier tour dans la péninsule ibérique, et depuis il a disparu des radars – son compte Twitter n’existe plus. On n’en attendait pas moins de sa part vu que Macron avait dit dès le départ que ses ministres battus aux législatives n’auraient plus leurs places dans le gouvernement. Ce qui s’applique aux ministres est également valable pour Valls. C’est la fin de ses ambitions dans la “macronie”, mais ce n’est pas le seul problème du chef de l’Etat…

Le camp présidentiel est arrivé en tête, c’est vrai, dans 8 circonscriptions sur 11. Mais il perd des points dans la quasi-totalité d’entre elles par rapport à 2017. Plus inquiétant, les candidats de la Nupes se qualifient dans 10 circonscriptions, contre cinq en 2017“, souligne l’éditorialiste politique de BFM TV ce mercredi 8 juin…

La Nouvelle union populaire, écologique et sociale (Nupes), l’alliance de la gauche montée et animée par Jean-Luc Mélenchon, c’est ce qui empêche la garde rapprochée de Macron de dormir. Le trublion de l’extrême gauche, qui est passé à deux doigts de la finale de la présidentielle, ne cache pas son ardent désir de faire mordre la poussière au camp présidentiel aux législatives et de lui imposer une cohabitation. Et le fait que les pro-Macron tombent à bras raccourcis sur celui qui rêve d’un destin de Premier ministre est le signe patent que Mélenchon leur fait très peur…

Le 31 mai dernier dans Le Figaro, le très austère ministre de l’Économie Bruno Le Maire, d’habitude très réservé, s’est fendu d’un commentaire très peu amène pour le chef de file de Nupes, le “Chavez gaulois“. Il l’a accusé de défendre un projet économique qui provoquera le chaos en France. Pour le leader du groupe parlementaire de la majorité, Christophe Castaner, le programme du camp Mélenchon draine “tous les clichés du monde soviétique“…

Même Macron y est allé de son attaque dans la presse régionale vendredi dernier : “Le projet de Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, c’est le désordre et la soumission. (…) J’ai lu le programme de la Nupes. Ils y citent 20 fois le mot taxation et 30 fois le mot interdiction, ce qui donne une idée assez claire de l’esprit du programme. C’est un projet de liberté sans doute? Cela ne va pas rendre les gens fous, ça?“, se gausse le chef de l’Etat…

On débite ça pour faire bonne mesure devant les médias et les électeurs mais sous cape on rigole beaucoup moins. Le cercle présidentiel commence même à étaler ses doutes dans la presse. Au palais de l’Élysée on admet volontiers dans le journal Le Monde qu’il n’est “pas impossible” que la Nupes triomphe le 19 juin. “Il est possible d’avoir une majorité mélenchoniste“, reconnaît dans Le Figaro un ténor de la majorité…

Le sondage Ifop-Fiducial pour LCI publié hier mardi 7 juin précise que certes le camp présidentiel est crédité d’une avance pour les sièges, mais rien n’indique qu’il est assuré de conserver une majorité parlementaire – il faut au moins 289 sièges. D’après les enquêtes les plus favorables à Macron, son mouvement Ensemble – qui coalise LaREM, le Modem, Horizon et Agir – remporterait au mieux 290 sièges de députés et 250 au pire. En face la Nupes pourrait rafler entre 195 et 230 députés.

Pourquoi le camp Macron est en si mauvaise posture après son sacre aux législatives de 2017, avec ses 313 députés ?

L’actuelle majorité fait une mauvaise campagne“, lâche l’analyste politique. “Elle a été trop tardive. Attendre un mois pour composer une équipe et nommer un nouveau gouvernement, au moment où celui-là ne peut plus parler à cause de la période de réserve, ce n’était pas forcément très malin. Cela a laissé Jean-Luc Mélenchon occuper le devant de la scène pendant un mois“, ajoute-t-il.

Et puis il y a la consigne très stricte de Macron : Aucun ministre ne doit évoquer le sujet explosif des réformes. Le fait aussi de n’avoir rien de consistant sur le pouvoir d’achat a privé les “macronistes” de munitions pour séduire les électeurs, ce qui les a contraints à faire campagne avec des thèmes éloignés des préoccupations des Français. Enfin il y a les mauvais bruits autour des crimes sexuels présumés commis par le nouveau ministre des Solidarités, Damien Abad. Tout ça pèse lourd, même pour le virevoltant Macron…

 

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